IAHP : une dizaine de cas d’infection féline confirmés en Pologne - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : une dizaine de cas d’infection féline confirmés en Pologne

Tanit Halfon

| 30.06.2023 à 15:10:00 |
© iStock-BerkUcak

Les autorités sanitaires polonaises ont confirmé 15 cas d’infection féline au virus H5N1 d’origine aviaire, de 3 régions très éloignées géographiquement l’une de l’autre. La maladie évolue de manière aigüe avec une mort rapide. Avec au moins 70 cas suspects dénombrés dans le pays, d’autres confirmations pourraient suivre.

Cela faisait plusieurs jours que les médias polonais rapportaient une flambée d’infections félines caractérisées par des signes respiratoires et neurologiques d’apparition aigüe. Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) était évoqué comme une cause très possible. Cela vient d’être confirmé par les autorités sanitaires polonaises. Dans un premier communiqué en date du 26 juin 2023, le chef des services vétérinaires a informé que sur 11 échantillons testés par l’Institut vétérinaire d’Etat de Pulawy, 9 étaient revenus positifs pour le H5N1 (clade non confirmé). Deux jours plus tard, un nouveau communiqué a informé qu’il y avait 33 échantillons en cours de test, et que 8 échantillons supplémentaires avaient été testés (par rapport aux 11). Sur les 19 testés, 15 étaient revenus positifs au virus soit un taux de positivité de près de 80 %. En parallèle, un autre cas positif a aussi été confirmé par la Faculté de médecine vétérinaire de Varsovie. Ainsi au total, 16 foyers ont été confirmés dans le pays.

Plus de 70 chats suspects

Les chats positifs proviennent de différentes zones géographiques du pays, qui sont très éloignées les unes des autres, montrant que c’est l’ensemble du pays qui est concerné. De plus, les signalements de chats malades sont en réalité beaucoup plus nombreux : il y aurait au moins 70 cas suspects répartis à travers tout le pays ; mais on ne sait pas si des prélèvements ont pu être faits pour tous les cas suspects, et combien seraient exploitables pour une analyse.

Selon les premières analyses, l’origine du virus ne serait pas les goélands malades détectés sur le territoire ces dernières semaines. Les analyses et enquêtes se poursuivent pour déterminer la source de l’infection. En théorie, la contamination peut se faire par voie aérienne ou par ingestion, via la consommation de viande d’animaux contaminés (oiseaux sauvages, viande de volaille crue), ou via le contact avec des liquides biologiques d’animaux contaminés.

Une maladie aigüe

On en sait par contre un peu plus sur les signes cliniques associés à la maladie féline. Elle évolue de manière aigüe, avec une mort qui intervient dans les 24 heures. Si on ne sait pas si tous les cas suspects sont décédés, une première information de la zone de Ggdansk fait état de 25 décès sur 28 malades. Les signes rapportés du terrain sont neurologiques et respiratoires ; dans le détail : stupeur, raideur des membres, anisocorie, pupilles aréactives, essoufflements, convulsions, crises d’épilepsie. Il y a aussi des remontées terrain de fièvre, d’œdème pulmonaire et cérébral. Tous les profils de chats sont touchés : chats âgés et jeunes, chats vivant à l’intérieur ou avec accès à l’extérieur. Les analyses sanguines montrent des anomalies dans les paramètres hépatiques, associées à une thrombocytopénie. A ce stade, aucun schéma de traitement n’a montré son efficacité.

Ne pas laisser les chats sortir

Dans ce contexte, les autorités polonaises ont émis un certain nombre de recommandations :

- garder les chats à l’intérieur. En cas de sortie sur un balcon, il est recommandé de laver les supports avec un détergent standard (pour éliminer les déjections d’oiseaux) ;

- empêcher les contact avec les animaux sauvages, dont les oiseaux ;

- ne pas donner aux chats des aliments d’origine inconnue ;

- se laver les mains après un contact avec les animaux.

Cet épisode en cours est une première : jusqu’à présent, il n’y avait jamais eu un nombre aussi élevé de cas d’infection féline à virus influenza aviaire, en tout cas au moins avec les virus H5N1 en circulation dans le monde depuis 2021. Seuls des cas sporadiques avaient été rapportés : en France avec un chat confirmé positif à H51N1 en décembre 2022 dans les Deux-Sèvres ; et aux Etats-Unis avec trois chats détectés positifs dans le Nebraska et le Wyoming. Des chats sauvages avaient aussi été retrouvés morts dans le Wyoming.

Tanit Halfon

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