Entre le 27 février et le 11 mars, seuls 5 nouveaux foyers domestiques d’influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés sur le territoire national. La hausse qui avait été observée dans le département du Gers ne se poursuit pas.
Au vu des dernières données sur l’épizootie en cours d’influenza aviaire hautement pathogène, il semble probable que la crise touche à sa fin. En effet, en un peu moins de 2 semaines – soit entre le 27 février et le 11 mars, seuls 5 nouveaux foyers domestiques ont été enregistrés, à raison de 2 foyers dans le départements des Pyrénées-Atlantiques, et 3 foyers dans le Gers. Dans ce dernier département, le léger rebond observé lors de la semaine du 22 février, ne s’est donc pas aggravé. Pour rappel, entre le 15 et le 27 février, tous les nouveaux foyers d’IAHP (au nombre de 15) avaient été détectés dans cet unique département. De plus, la semaine du 22 février avait été caractérisée par une hausse notable du nombre de foyers déclarés, par rapport à la semaine précédente du 15 février.
In fine, au 11 mars, on dénombre 64 foyers dans le Gers (contre 61 au 27 février), 58 foyers dans les Pyrénées-Atlantiques (vs 56 au 27 février), 341 dans les Landes (stable depuis le 15 février), 7 dans les Hautes-Pyrénées, 2 dans le Lot-et-Garonne et 1 dans la Haute-Garonne. Au total, ce sont 486 foyers domestiques qui sont enregistrés, à raison de 473 foyers dans le sud-ouest et 13 foyers hors sud-ouest.
Attendre pour le repeuplement des élevages de palmipèdes
A ce stade, la question est maintenant de savoir à partir de quand il pourra y avoir une levée des mesures de restriction. Pour y répondre, la Direction générale de l’alimentation avait saisi dès le 10 février dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), afin de « réexaminer les conditions de mise en œuvre de levée progressive de la zone tampon mise en place depuis le 15 janvier 2021 dans les départements des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, du Gers, des Pyrénées-Orientales et du Lot-et-Garonne ». Il était notamment demandé s’il pouvait être envisagé une « levée progressive » des restrictions dans certaines zones stabilisées de la grande zone tampon du sud-ouest.
Au préalable, l’Agence rappelle que pour être considérée comme stabilisée, une zone doit respecter les conditions suivantes :
- pas de foyer dans les zones de protection depuis 3 semaines et au minimum 15 jours après l’abattage du dernier foyer ;
- absence de suspicion en cours d’investigation ;
- résultat positif pour les visites sanitaires des exploitations commerciales et non commerciales des zones de protection, réalisées à minima 7 jours après l’abattage du dernier foyer de la zone de protection correspondante.
Pour le repeuplement des élevages, l’Agence distingue les palmipèdes des autres volailles.
Pour les palmipèdes, c’est clair : l’Agence juge prématuré et risqué (au moment de la parution de l’avis) de repeupler les élevages de palmipèdes dans des zones qui seraient stabilisées, tant que « l’épizootie n’est pas terminée » sur la totalité de la zone réglementée. Les experts prônent donc « un vide sanitaire généralisé suffisamment long » pour les élevages de palmipèdes, « à minima dans cette grande zone réglementée ».
Par ailleurs, le repeuplement devra être progressif « afin d’éviter la reconstitution immédiate de zones de densités très élevées en canards, à une période où les rechutes sont possibles, du fait de la persistance du virus dans l’environnement ». En effet, lors de l’épizootie de 2015-2016, il y avait eu 4 cas de réinfection à des virus IAHP après la levée des zones, entre fin mai et juillet. Ils ajoutent également qu’il serait important « de procéder à un retour d’expérience et de capitaliser les enseignements à tirer de ces épizooties à répétition, avant d’envisager une reprise de la production dans cette région du sud-ouest ».
Un repeuplement des élevages de volailles sous conditions
Pour les élevages d’autres volailles (galliformes), c’est moins catégorique puisqu’il apparaît que les souches virales H5N8 « impactent moins les élevages de galliformes que les élevages de palmipèdes et que l’organisation de la filière représente moins de risque de diffusion des virus du fait de moindres transports d’animaux entre les différentes phases d’élevage ». Un repeuplement est donc possible en zones stabilisées, à condition de respecter les conditions suivantes :
- les élevages concernés par la mise en place doivent être des élevages spécialisés en production de galliformes et qui n’ont pas élevé de palmipèdes depuis le début de l’épizootie (pas de reconversion récente) ;
- il y a une séparation stricte des activités tout au long de la production entre ces
élevages et les activités liées aux palmipèdes, y compris pour les filières amont et aval (séparation des transports : circuits d’aliment, d’abattoir, d’équarrissage ; séparation du personnel : équipes de ramassage, techniciens … ) ;
- les mesures de biosécurité dans ces élevages sont de bon niveau ;
- les oiseaux vivent uniquement en bâtiment jusqu’à la levée finale de la grande zone réglementée.