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Impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques

Clothilde Barde

| 16.05.2022 à 14:00:00 |
© Dejan Kolar

L’usage des produits phytopharmaceutiques peut impacter des organismes vivants non ciblés, c'est pourquoi les ministères en charge de la transition écologique, de l’agriculture et de la recherche ont demandé à l'Institut National de la recherche et de l'environnement (INRAE) et à l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) de rendre une expertise portant sur leurs impacts  sur la biodiversité continentale et marine, ainsi que sur les services écosystémiques qu’elle rend, dont les experts ont rendu leurs conclusions le 5 mai 2022.

"L’ensemble des milieux terrestres, aquatiques et marins est contaminé par les produits phytopharmaceutiques. Des impacts directs et indirects de ces substances sont également avérés sur les écosystèmes et les populations d’organismes terrestres, aquatiques et marins. La contamination tend néanmoins à diminuer pour les substances interdites depuis plusieurs années." indiquent les conclusions rendu le 5 mai dernier par un ensemble d'experts de l'INRAE et de l’Ifremer. En effet, comme depuis les deux précédentes expertises scientifiques collectives de 2005 et 2008 les connaissances et les outils de diagnostic ont évolués, les ministères en charge de la transition écologique, de l’agriculture et de la recherche ont confié en 2020, dans le cadre du programme Ecophyto II+, à l'INRAE et à l’Ifremer le pilotage d’une expertise scientifique collective sur les impacts de ces produits sur la biodiversité et les services écosystémiques, depuis leurs zones d’épandage jusqu’au milieu marin, en France métropolitaine et en Outre-Mer.

Des travaux de recherche à poursuivre

Pour cela, pendant deux ans, 46 experts affiliés à 19 organismes différents ont étudié plus de 4 000 références scientifiques issues de la littérature mondiale. Leur objectif était d'analyser la robustesse des connaissances actuelles sur l'état de la contamination des milieux par les produits phytopharmaceutiques (molécules de synthèse, produits de biocontrôle) mais aussi de déterminer leurs impacts sur les organismes vivants et les services écosystémiques qui en dépendent. Ces travaux ont permis de mettre en évidence l'importance de faire des recherches complémentaires pour mieux quantifier l’impact de ces produits sur l’environnement. De plus, selon les experts, des mesures efficaces pour limiter cette contamination et ses impacts, tout en garantissant la protection des récoltes (réglementaires, pratiques d’utilisation des produits et structure des paysages agricoles) devraient être mis en place. En revanche, l’expertise ne traite pas des pratiques et systèmes agricoles, notamment ceux qui sont susceptibles d’assurer la protection des cultures sans recours aux produits phytopharmaceutiques. Ces thématiques font l’objet d’autres travaux conduits en parallèle, notamment via l’expertise scientifique collective sur l'utilisation de la diversité des couverts végétaux pour réguler les bioagresseurs dont les résultats seront rendus à l’automne 2022, et le programme de recherche « Cultiver et protéger autrement » ont indiqué les chercheurs. 

Clothilde Barde

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