Selon les experts de l’Efsa, les mammifères pourraient jouer le rôle d'hôtes-relais de virus, ce qui pourrait favoriser le phénomène de réassortiment viral.
Les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ont publié le 7 mars un rapport sur le rôle des mammifères sauvages dans l’influenza aviaire. Comme il y est indiqué, « récemment, il y eu une augmentation des infections signalées chez les mammifères, allant de l’absence de symptômes aux événements de mortalité massive et à certains cas humains ». De plus, « sur le plan épidémiologique, on a trouvé des preuves d’adaptations chez les mammifères, mais les voies de transmission et la pathogenèse des mammifères restent à définir. » Dans ce contexte, l’objectif du rapport était d’identifier s’il existe des éléments suggérant que les mammifères sauvages peuvent jouer un rôle significatif dans la dynamique évolutive de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) : certaines espèces peuvent-elles devenir un réservoir ? Peuvent-elles être motrices dans la diffusion virale voire dans le risque pandémique ? Bilan général : à ce stade, si tous les épisodes d’infections ne sont probablement pas rapportés, « il n’existe aucune preuve tangible d’une transmission soutenue de mammifères à mammifères dans la nature ». Mais face à ces franchissements de la barrière d’espèces, la surveillance est cruciale « afin d’identifier de manière précoce les souches présentant une meilleure adaptation aux mammifères ».
Le sous-type H5N1 est le plus représentéActuellement, les données dont on dispose, montre qu’ « une centaine d’infections de mammifères sauvages par le virus IAHP du clade 2.3.4.4b ont été signalées chez plus de 40 espèces ». L’Ordre des Carnivores est le plus touché. Les épisodes les plus rapportés (ce qui ne correspond pas forcément au plus grand nombre d’animaux touchés) concernent le phoque commun, le phoque gris, le tigre, le vison d’Amérique et le renard roux. Au niveau des territoires, les Etats-Unis, la Chine, la Thaïlande, les Pays-Bas et l’Allemagne sont les pays qui rapportent le plus d’épisodes ; pour les autres pays, les cas signalés restent sporadiques. Parmi tous les sous-types viraux, le H5N1 s’avère le plus représenté, suivi par le H9N2 et le H10N7, avec des différences suivant la zone géographique : ainsi, les H10 et H7 étaient davantage rapportés au niveau des zones côtières, par rapport au H5 qui était plus associé aux zones de savane, steppe et à la captivité. Dans environ 40% des épisodes, était aussi signalé la présence de signes cliniques, généralement de type respiratoire mais aussi neurologique.
Les mammifères sauvages pourraient être des « hôtes-relais »La prédation (y compris le charognage) ou encore l’alimentation par de la viande crue de volaille contaminée, apparaissent comme les deux principales voies de transmission. Un cas de H5N1 chez un marsouin commun, qui ne nourrit pas d’oiseaux, suggère aussi une possible contamination environnementale. La transmission entre les mammifères n’a pas été confirmée, bien qu’évoquée comme une hypothèse dans certains cas. Pour l’instant, « les facteurs contribuant à l’augmentation du nombre d'infections chez les carnivores sauvages ne sont pas encore clairs, mais la propagation mondiale sans précédent de l'IAHP crée de nombreuses possibilités de contacts intenses, principalement alimentaires, entre les oiseaux sauvages infectés et les carnivores. » Sachant bien que tous ces cas ne reflètent probablement qu’une partie de la réalité de la contamination des mammifères sauvages, ont indiqué les experts. Pour eux, les mammifères sauvages pourraient, à ce stade, jouer un rôle « d’hôtes-relais », pouvant transmettre le virus d’une population réservoir à une population cible, par exemple des oiseaux sauvages aux volailles. En tant qu’hôtes-relais, ils pourraient favoriser le réassortiment potentiel de divers virus influenza. Ce phénomène de réassortiment a été démontré dans des conditions expérimentales chez les furets. De plus, il est apparu que les mammifères semi-aquatiques étaient des vecteurs potentiels de réassortiment de l’IAHP et l’IAFP. Parmi les virus influenza, les sous-types H3N8 et H9N2 devraient être surveillés, ont souligné les experts, car « ils se répliquent plus facilement dans les cellules des voies respiratoires des mammifères, y compris l’humain. » Heureusement, pour l’instant, bien que des mutations virales aient été identifiées, aucun virus réassorti avec des virus humains n’a été isolé.
Pour les experts, la surveillance est centrale pour détecter précocement toute évolution virale avec des mutations et/ou des adaptations des virus favorisant la propagation chez les mammifères dont l’humain. Avec un focus plus particulièrement sur l’interface faune sauvage-bétail-animaux domestiques, via des enquêtes faites sur les mammifères périurbaines/péridomestiques. En parallèle, toutes les mesures de biosécurité pour freiner le risque de transmission entre volailles et faune synanthrope sont à favoriser, tout comme des mesures pour limiter le contact de l’humain à la faune sauvage.
Les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) ont publié le 7 mars un rapport sur le rôle des mammifères sauvages dans l’influenza aviaire. Comme il y est indiqué, « récemment, il y eu une augmentation des infections signalées chez les mammifères, allant de l’absence de symptômes aux événements de mortalité massive et à certains cas humains ». De plus, « sur le plan épidémiologique, on a trouvé des preuves d’adaptations chez les mammifères, mais les voies de transmission et la pathogenèse des mammifères restent à définir. » Dans ce contexte, l’objectif du rapport était d’identifier s’il existe des éléments suggérant que les mammifères sauvages peuvent jouer un rôle significatif dans la dynamique évolutive de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) : certaines espèces peuvent-elles devenir un réservoir ? Peuvent-elles être motrices dans la diffusion virale voire dans le risque pandémique ? Bilan général : à ce stade, si tous les épisodes d’infections ne sont probablement pas rapportés, « il n’existe aucune preuve tangible d’une transmission soutenue de mammifères à mammifères dans la nature ». Mais face à ces franchissements de la barrière d’espèces, la surveillance est cruciale « afin d’identifier de manière précoce les souches présentant une meilleure adaptation aux mammifères ».
Le sous-type H5N1 est le plus représentéActuellement, les données dont on dispose, montre qu’ « une centaine d’infections de mammifères sauvages par le virus IAHP du clade 2.3.4.4b ont été signalées chez plus de 40 espèces ». L’Ordre des Carnivores est le plus touché. Les épisodes les plus rapportés (ce qui ne correspond pas forcément au plus grand nombre d’animaux touchés) concernent le phoque commun, le phoque gris, le tigre, le vison d’Amérique et le renard roux. Au niveau des territoires, les Etats-Unis, la Chine, la Thaïlande, les Pays-Bas et l’Allemagne sont les pays qui rapportent le plus d’épisodes ; pour les autres pays, les cas signalés restent sporadiques. Parmi tous les sous-types viraux, le H5N1 s’avère le plus représenté, suivi par le H9N2 et le H10N7, avec des différences suivant la zone géographique : ainsi, les H10 et H7 étaient davantage rapportés au niveau des zones côtières, par rapport au H5 qui était plus associé aux zones de savane, steppe et à la captivité. Dans environ 40% des épisodes, était aussi signalé la présence de signes cliniques, généralement de type respiratoire mais aussi neurologique.
Les mammifères sauvages pourraient être des « hôtes-relais »La prédation (y compris le charognage) ou encore l’alimentation par de la viande crue de volaille contaminée, apparaissent comme les deux principales voies de transmission. Un cas de H5N1 chez un marsouin commun, qui ne nourrit pas d’oiseaux, suggère aussi une possible contamination environnementale. La transmission entre les mammifères n’a pas été confirmée, bien qu’évoquée comme une hypothèse dans certains cas. Pour l’instant, « les facteurs contribuant à l’augmentation du nombre d'infections chez les carnivores sauvages ne sont pas encore clairs, mais la propagation mondiale sans précédent de l'IAHP crée de nombreuses possibilités de contacts intenses, principalement alimentaires, entre les oiseaux sauvages infectés et les carnivores. » Sachant bien que tous ces cas ne reflètent probablement qu’une partie de la réalité de la contamination des mammifères sauvages, ont indiqué les experts. Pour eux, les mammifères sauvages pourraient, à ce stade, jouer un rôle « d’hôtes-relais », pouvant transmettre le virus d’une population réservoir à une population cible, par exemple des oiseaux sauvages aux volailles. En tant qu’hôtes-relais, ils pourraient favoriser le réassortiment potentiel de divers virus influenza. Ce phénomène de réassortiment a été démontré dans des conditions expérimentales chez les furets. De plus, il est apparu que les mammifères semi-aquatiques étaient des vecteurs potentiels de réassortiment de l’IAHP et l’IAFP. Parmi les virus influenza, les sous-types H3N8 et H9N2 devraient être surveillés, ont souligné les experts, car « ils se répliquent plus facilement dans les cellules des voies respiratoires des mammifères, y compris l’humain. » Heureusement, pour l’instant, bien que des mutations virales aient été identifiées, aucun virus réassorti avec des virus humains n’a été isolé.
Pour les experts, la surveillance est centrale pour détecter précocement toute évolution virale avec des mutations et/ou des adaptations des virus favorisant la propagation chez les mammifères dont l’humain. Avec un focus plus particulièrement sur l’interface faune sauvage-bétail-animaux domestiques, via des enquêtes faites sur les mammifères périurbaines/péridomestiques. En parallèle, toutes les mesures de biosécurité pour freiner le risque de transmission entre volailles et faune synanthrope sont à favoriser, tout comme des mesures pour limiter le contact de l’humain à la faune sauvage.