L’ANMV a analysé les cas humains de pharmacovigilance issus de l’utilisation de médicaments vétérinaires équins. Ils concernent principalement les détenteurs de chevaux et sont en premier lieu dus à des ingestions accidentelles.
L’agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) enregistre les événements indésirables humains, rapportés spontanément par le terrain, après exposition à un médicament vétérinaire. Elle a conduit une étude rétrospective à partir des données nationales collectées de 2008 à juin 2024, ce qui représentait 3000 cas humains symptomatiques. Au final 130 cas ont été retenus et analysés car ceux-ci impliquaient un médicament vétérinaire exclusivement autorisé pour les chevaux ou indiqué explicitement comme ayant été administré à cette espèce. Dix-huit enfants étaient impliqués dans ces cas.
Une exposition principalement oraleDans près de la moitié des cas, les expositions humaines aux médicaments vétérinaires équins résultent d’une ingestion orale. Elles sont suivies par les injections accidentelles (12%), les projections (11%), et l’absence ou un problème de gants (8%), une inhalation (5%), des contacts rapprochés (3%).
Les ingestion résultent principalement de la confusion entre médicaments vétérinaires et équins, particulièrement lorsqu’il s’agit de comprimés. « Les principaux médicaments concernés par cette circonstance d’exposition sont le Prascend® et ses génériques (pergolide), médicaments destinés au traitement de la maladie de Cushing des équidés » indique l’Anses-ANMV. Les médicaments équins peuvent en effet être conservés au domicile du propriétaire. Par ailleurs, ils peuvent être préparés à l’avance dans des fruits, du pain ou dissouts dans un liquide, sans être clairement identifiés et consommés par un tiers. Ont également été rapportés des cas d’ingestion de pâtes vermifuges lorsque le bouchon est retiré avec la bouche.
Quelles précautions adopter ?L’ANMV recommande les mesures de précautions usuelles à appliquer avec les médicaments vétérinaires. Ils doivent être conservés dans leurs emballages d’origine, à l’écart des médicaments humains, hors de la portée des enfants. Lorsqu’ils doivent être reconstitués, ils doivent l’être en quantité limité et clairement identifiés, si possible dans des contenants non alimentaire pour éviter toute confusion. Par ailleurs, le rapport signale la difficulté parfois rencontrée par les propriétaires pour administrer des médicaments. Les injections peuvent provoquer des réactions vives de l’animal, qui pourraient provoquer une injection accidentelle. Selon l’animal et les compétences des détenteurs, il convient d’orienter sa prescription en privilégiant la sécurité des propriétaires, en choisissant les formes orales par exemple.
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