L'académie vétérinaire de France a rendu un avis le 5 juillet dernier afin d'alerter les décideurs politiques sur l"inquiétante situation" du transport maritime des animaux vivants destinés à l’abattage.
Une amélioration du respect et du contrôle de la réglementation sur le transport maritime des animaux vivants destinés à l’abattage est l'une des mesures à prendre selon l'Académie vétérinaire de France qui a publié un avis sur le sujet le 5 juillet. En effet, dans l’attente d'un prochain avis portant sur le transport des animaux vivants destinés à l’abattage, l'Académie vétérinaire souhaite attirer l’attention des professionnels du transport maritime d’animaux et des autorités de contrôle des États membres sur les conditions de vie souvent précaires des bovins et des ovins vivants transportés par mer.
Des alertes multiples
Ainsi, les exportations par voie maritime en provenance de l’Europe de bovins et d'ovins vivants destinés à l’abattage immédiat ou différé dans les pays du pourtour méditerranéen ont donné lieu récemment à de multiples incidents. Comme le rappelle le communiqué de l'Académie, en novembre 2019 par exemple, 14 400 moutons exportés de Roumanie vers l’Arabie saoudite sont morts dans le naufrage de leur navire transporteur. De même, en février 2021, après trois mois de transport, 3 000 bovins espagnols ont été refusés par la Turquie puis par tous les ports du pourtour méditerranéen avant d'être abattus, après leur retour dans le port de départ. Ces exemples témoignent du manquement aux règles de bien-être animal pendant le transport d'animaux vivants malgré l'existence de règles strictes de protection des animaux pendant le transport. De plus, ils soulignent l'importance croissante du nombre d'exportations de bovins et d'ovins vivants d’Europe vers les pays du pourtour méditerranéen. Par ailleurs, plusieurs rapports récents, émanant de la Cour des Comptes européenne, de la Commission européenne et de la Fédération des Vétérinaires Européens (FVE), ont également mis en évidence différentes failles dans le respect des normes minimales et dans leur contrôle par les autorités compétentes, indique le rapport de l'Académie.
Renforcer le respect des règles
Ces situations concernent en particulier "le manque de formation concernant l’agrément des navires, la prise en compte insuffisante de la totalité des trajets cumulés par route et par mer depuis l’exploitation jusqu’à la destination finale, l’absence d’une personne légalement responsable du bien-être des animaux en mer et l’absence de traçabilité et de suivi sanitaire pendant le voyage" selon le communiqué. Face à ce constat, les rapporteurs préconisent que la réglementation en cours soit mieux respectée et mieux contrôlée (délivrance d’agrément aux navires bétaillers, respect des bonnes pratiques par les professionnels et renforcement et harmonisation entre États membres des contrôles menés par les autorités au chargement du navire). Dans le cas d’un litige entre pays exportateur et importateur conduisant au refus de la cargaison, l’Académie rappelle qu’il doit être fait appel sans délai à la procédure de médiation exercée par l’Organisation Mondiale de la santé Animale (OIE) afin que l’allongement du temps de trajet ne mette pas la vie des animaux en danger.