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L’eau : un enjeu majeur souvent négligé en élevage

Clothilde Barde | 10.06.2019 à 15:57:42 |
Des vaches à côté d'un plan d'eau
© Olha Rohulya - iStock

A l’occasion d’un symposium sur l’eau qui s’est déroulé dans les locaux charentais (Cognac) de la société Vétalis le 7 juin dernier, le Dr Sandy Limouzin (vétérinaire responsable marketing technique et innovation Vétalis) a réuni différents acteurs du secteur afin de dresser un état des lieux de la situation actuelle en élevage et des solutions proposées.

« L’eau est un nutriment indispensable souvent négligé en élevage » a indiqué le Dr Gaël Cheleux chercheur universitaire de la faculté de médecine vétérinaire de Liège en introduction du symposium sur l’eau organisé par le laboratoire Vetalis le 7 juin dernier. A cette occasion différents experts se sont réunis pour rappeler l’importance d’assurer un apport hydrique adapté en élevage afin de prévenir l’apparition de pathologies cliniques ou subcliniques dans les troupeaux et les pertes économiques directes et indirectes associées.

L’eau : un enjeu du futur

En effet, « l’eau est un élément essentiel pour ses rôles structurels et fonctionnels : elle compose 80% d’un bovin » a indiqué Gaël Cheleux. Or, actuellement de plus en plus de régions sont touchées par des pénuries en eau ou phénomène de « stress hydrique » : la demande est supérieure à la ressource disponible. Ainsi par exemple, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, à travers le monde 1 milliard et demi de personne sur terre souffrent de pénurie d’eau (moins de 1000 m 3 d’eau par an). « Avec des ressources de moins en moins nombreuses, qui se dégradent et sont très souvent s privatisées, il s’agit donc d’un véritable enjeu pour le futur à l’échelle mondiale » a-t-il ajouté.

Vers un consensus sur la consommation réelle en élevage ?

De même, au niveau des élevages, les besoins en eau sont aussi importants. Cependant les méthodes de calcul actuelles donnent des informations très variables allant de 15 000 L d’eau nécessaires pour produire 1 kg de viande ou de 1000 L d’eau pour produire 1 L de lait selon la méthode volumétrique Water Footprint Network à 50 L d’eau pour produire 1 kg de viande et 20 L  pour 1 L de lait (méthode ISO14046 :2014 d’analyse du cycle de vie). C’est pourquoi, il est nécessaire selon lui de rétablir la vérité sur les données de consommation en élevage, et pour cela des programmes comme le programme AWARE (available water remainning) se mettent en place. Cette nouvelle méthode de calcul développée en 2017 par l’United nations Environment Programme et la société de toxicologie et de chimie de l’environnement intègre ainsi les impacts des intrants et du stress hydrique. « Face à la diversité des intervenants pour l’eau dans l’élevage, il reste beaucoup à faire pour vulgariser le discours et mieux communiquer avec des chiffres fiables » selon lui.

Des eaux de qualité variable

Par ailleurs, au-delà du besoin quantitatif en eau en élevage qui devra être adapté aux animaux (stade physiologique, niveau de lactation, les conditions environnementales, l’activité physique, l’alimentation) et facilité (accès), divers aspects qualitatif de l’eau doivent être pris en compte. En effet, selon le mode d’approvisionnement (captage, eau du réseau… ) les qualités de l’eau varient (eau de pluie distillée vs eau de source chargée en minéraux par exemple). Dans un tel contexte, comme l’a ajouté Gaël Cheleux, toutes les solutions sont envisageables mais l’essentiel sera de privilégier un apport ad libitum en eau du réseau pour les veaux qui, en l’absence de flore ruminale, sont plus fragiles. « Tous ces éléments doivent être pris en considération car ils ont un impact économique en élevage » a-t-il conclu.

Retrouvez la suite de l’article dans le N°1814 de La Semaine Vétérinaire.

Clothilde Barde
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