Interrogé par le sénateur de la Haute-Vienne sur la position du gouvernement sur une 5e école vétérinaire publique à Limoges, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a expliqué attendre les conclusions d’un rapport du CGAAER.
La séance publique du Sénat du 1er juin 2023, a été l’occasion de revenir sur le sujet de la 5e école vétérinaire publique. Ce projet est défendu par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et son président Alain Rousset, a rappelé le sénateur de la Haute-Vienne Christian Redon-Sarrazy. « L’objectif principal est de répondre à la déprise vétérinaire en zone rurale : première région agricole de France et d’Europe, la région souffre d’une chute de près de 20% du nombre de vétérinaires spécialisés en animaux de rente, a-t-il indiqué. De plus, l’implantation d’une école permettrait d’ouvrir, en s’appuyant sur les facultés de médecine et de pharmacie locales, un pôle de recherche unique en France dans les domaines de la médecine vétérinaire et humaine. Cette démarche s’inscrit dans la logique de la stratégie One Health (…) Il s’agit d’organiser un écosystème fédérant les praticiens vétérinaires, les formations universitaires, les laboratoires de recherche et les entreprise leader du secteur. »
Le sénateur a aussi précisé les contours généraux de la future école. « Elle répondrait à plusieurs critères innovants : une école publique avec classe préparatoire intégrée, un recrutement drainant de nouveaux profils agricole et rural, une approche pédagogique innovante ouverte sur la pratique », a-t-il expliqué. La région est prête à financer une partie de l’implantation de l’école, a-t-il souligné « mais a besoin du soutien de l’Etat pour concrétiser ce projet. Or, à ce jour, aucune avancée n’a été obtenue et ce projet semble au point mort. L’Etat entend-t-il s’engager pour ce projet essentiel pour la Nouvelle-Aquitaine et la Haute-Vienne ? »
Une analyse du CGAAER attendue d’ici la fin de l’annéeQu’a répondu le ministre de l’agriculture Marc Fesneau ? A ce stade, le ministère a déjà pris les devants de la problématique de la désertification vétérinaire, a-t-il d’abord rappelé, avec l’ouverture d’un concours post-bac, le plan de renforcement des écoles nationales vétérinaires, la création d’un cursus vétérinaire privé, les stages tutorés, un plan de soutien de d’installation du maintien des vétérinaires en zones rurales. « A l’horizon 2030, ce sont en tout 840 vétérinaires qui seront formés en France, soit une hausse de 75% par rapport à 2017 ». Concernant la proposition de la région Nouvelle-Aquitaine, le ministre a saisi le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) pour évaluer l’intérêt et la faisabilité juridique et financière d’un tel projet dans ce territoire. « Ce sera sur cette base que se fera la décision du ministère ». Le rapport est attendu d’ici la fin de l’année.