La connaissance plus fine du génome des animaux de rente a révolutionné les schémas de sélection en permettant de s’affranchir du long processus de sélection naturelle. Récemment, un nouveau pas a été franchi avec la découverte du système Crispr-Cas9. Ce nouvel outil révolutionnera-t-il la sélection des animaux de rente ?
Le 21 février 2001, les scientifiques annonçaient avoir séquencé 95 % du génome de l’être humain. Suivi quelques années plus tard de ceux de la poule, du chien, du bovin, du cheval, du porc, de la chèvre et du mouton. Des avancées majeures pour la recherche. Mais pas seulement. Dans le secteur des productions animales, ces connaissances ont permis de révolutionner la sélection des animaux d’élevage, avec le développement de la sélection génomique. Le principe : mettre en correspondance le génotype d’un individu, caractérisé par ses marqueurs SNP (pour single nucleotide polymorphism), avec son phénotype. Ainsi, au génotype d’un animal correspond une valeur génétique “prédite” à partir de ces marqueurs. Mais depuis quelques années, de nouvelles techniques promettent un nouveau bond dans l’amélioration génétique des animaux d’élevage : les systèmes de modifications ciblées du génome. Ils reposent sur l’usage de nucléases, des “ciseaux moléculaires ”, permettant de découper de l’ADN. Ces techniques de « correction du génome avec des nucléases modifiées » (Geen pour genome editing with engineered nucleases) sont communément appelées “édition du génome”. Il en existe plusieurs : les méganucléases (peu utilisées), les nucléases à doigt de zinc (ZFN pour zinc finger nucleases, décrites dès 1996), les Talen (Transcription activator like-effectors, découvertes en 2010). En 2012, un petit nouveau, mis au point par les chercheuses Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier, révolutionne les techniques d’édition génomique : c’est le Crispr-Cas9. « Une innovation majeure dans le domaine des biotechnologies du génome », souligne Alain Ducos, professeur de génétique à l’École nationale vétérinaire de Toulouse. La raison : ses nombreuses qualités par rapport aux autres systèmes de nucléases programmables, à savoir efficacité, rapidité, précision et coût réduit.
Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 40-46 de La Semaine Vétérinaire n° 1788.