La Commission Européenne commence à s’intéresser au bien-être des carnivores domestiques. Elle a commandé un rapport sur les conditions d’élevage des chiens et chats qui assurent leur bien-être.
Sollicitée en avril 2023 par la Communauté Européenne, l’Efsa (European Food and Safety Authority) vient de publier un rapport s’intéressant au bien-être des carnivores domestiques concernés par un hébergement en box, cage ou caisse. Son objectif est de servir de support en vue d’éventuelles mesures législatives protectrices pour les animaux de sport, de chasse et de compagnie. Parmi les points abordés, des recommandations concernant le logement, la santé et certaines procédures chirurgicales.
Confinement et troubles du comportementD’après l’étude, les logements (boxes, caisses ou cages) sont considérés comme des petits logements. Même s’ils ont plusieurs niveaux, les animaux ne doivent pas y rester en permanence, car leur confinement peut conduire à des problèmes de comportement ou de la détresse. Concernant le besoin d’un accès à l’extérieur, d’exercice physique et de socialisation avec d’autres chiens ou des humains, aucune publication n’en montre la nécessité sur une base quotidienne. Il est cependant recommandé que les animaux puissent régulièrement avoir une activité physique, se socialiser, de préférence en extérieur car plus stimulant.
La température idéale pour prévenir d’un stress thermique semble se situer entre 15 et 26°C pour les chats, 10 et 26°C pour les chiens, bien qu’il serait intéressant d’investiguer les différences de thermorégulation en fonction des races. Des études plus poussées sont également nécessaires concernant les chatons et les chiots, cette température dépendant de la présence ou non de la mère.
Bien qu’un important facteur pour le bon fonctionnement physiologique, métabolique, hormonal et comportemental de l’animal, aucune preuve scientifique suffisante n’a été relevée pour quantifier le besoin quotidien en lumière naturelle, comme en période d’obscurité, bien que d’autres études soient nécessaires. Apporter des périodes d’obscurité est recommandé pour respecter le rythme circadien.
Attention à l’âge lors de la mise à la reproductionLe problème principal concerne la reproduction, avec des femelles mises trop tôt à la reproduction, dont le squelette n’a pas encore terminé sa croissance et son ossification, et la fréquence de gestation. Il est difficile de donner un âge précis de fin de croissance, puisque dépendant des races (et nécessite d’autres études), mais il est recommandé pour les petits races d’attendre au moins 18 mois. Il serait préférable d’attendre la deuxième période d’oestrus pour procéder à la fécondation.
La fréquence de gestation doit être contrôlée, des études sont nécessaires pour déterminer une période minimale entre deux gestations. L’état de santé des mères, et le score d’indice corporel, doivent être vérifiés par un vétérinaire avant chaque gestation, en particulier sur les individus ayant plus de 6 ans.
Haro sur les chirurgies « cosmétiques »Hors nécessité médicale, des chirurgies « cosmétiques » comme le retrait des griffes, la coupe de la queue, des oreilles, et des cordes vocales sont douloureuses et non justifiées. Le retrait des griffes empêche le comportement normal du chat : faire ses griffes.
La coupe de la queue est connue pour avoir des effets aigus et chroniques sur le bien-être des chiens, avec le développement possible de névromes traumatiques, une communication altérée et des déficits d’équilibre. L’argument selon lequel certains chiens adultes puissent se blesser la queue ne justifie pas de couper la queue de tous les chiots dans une race donnée.
La coupe des oreilles semblerait conduire à un rejet du chiot par les autres chiens et conduire à un stress, en plus de la douleur qui peut durer des semaines.
L’ablation des cordes vocales est invasive et peut avoir des complications et empêcher la communication du chien avec les autres chiens et les humains.