La dynamique virale continue sur le territoire, avec des premiers foyers qui viennent d’être confirmés en Bretagne, dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine. En parallèle, la hausse du nombre de foyers se poursuit dans les Pays de la Loire.
L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) continue sa course, et atteint pour la première fois des élevages en région Bretagne. A ce stade, deux foyers ont été confirmés par les autorités sanitaires dans la région :
- un foyer dans le Morbihan le 15 mars 2022 dans un élevage de 15 000 canards de chair sur la commune d’Ambon ;
- un foyer en Ille-et-Vilaine le 19 mars 2022 dans un élevage de 6000 canards de barbarie sur la commune d’Essé.
Ces deux foyers sont distants de moins de 150km l’un de l’autre (100 km à vol d’oiseau et environ 120 km par route).
Selon les données de l’Agreste, la Bretagne était en 2019 la 1ère région pour la production de volailles de chair, et la 1ère région en capacités d’élevage de poules (œufs de consommation ou à couver). Pour la volaille de chair, la Bretagne fournit plus de 40% de la production nationale, et le Morbihan est le 2ième département après le Finistère le plus spécialisé en production de poulets (Ille-et-Vilaine en 4ième position). Pour les œufs, ce sont les Côtes-d’Armor suivi de loin par le Morbihan qui sont les deux 1ers départements de Bretagne en effectifs de volailles de ponte (Ille-et-Vilaine en 4ième position).
Poursuite de la hausse en VendéeEn parallèle, la dynamique virale se poursuit malheureusement dans les Pays de la Loire, et en particulier en Vendée. Ainsi, au 18 mars 2022, on dénombre dans la région 505 foyers en élevage, contre 410 au 15 mars…et 33 au 1er mars, selon les données communiquées par le ministère de l’Agriculture. Cette augmentation est portée par la Vendée qui est passée de 27 foyers en élevage au 1er mars, à 338 foyers au 15 mars, et 410 foyers au 18 mars. Le département de la Loire-Atlantique est le 2ième le plus touché dans la région avec 62 foyers dénombrés au 18 mars.
Au total en France, au 18 mars 2022, il y a 892 foyers en élevage (+1 en Ille-en-Vilaine non ncore répertorié sur le site du ministère), 19 en basse-cours et 37 cas en faune sauvage. Quelques jours plus tôt, au 15 mars, le ministère avait rapporté 792 foyers en élevage, et 17 en basse-cours.
Une crise inéditeAvec près de 900 foyers en élevage, cette épizootie d’IAHP est la pire des 4 crises ayant touché le territoire français depuis l’hiver 2015-2016. De plus, il apparaît que chaque nouvelle crise est pire que la précédente. Rappelons que la première épizootie de 2015-2016 avait totalisé 77 foyers domestiques dans 9 départements du sud-ouest dont les Landes. Puis celle de 2016-2017 avait totalisé 486 foyers en élevage dans 9 départements également. Enfin, l’épizootie de 2020-2021 avait totalisé 492 foyers, dont la grande majorité, 475, dans le sud-ouest. On dépasse donc un record pour cette année en terme de nombre de foyers et surtout d’extension géographique.
Concernant l’extension géographique, il est aussi à noter que pour cette année, et pour la première fois, le sud-ouest n’est pas la principale zone touchée sur le territoire. Ainsi, au 18 mars, le sud-ouest (Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées) représentait moins de la moitié des foyers en élevage de France : 40,5% contre 59,5% de foyers hors sud-ouest donc. Parmi les foyers hors sud-ouest, à ce stade, ils sont localisés en grande majorité dans les Pays de la Loire (95%).
Par ailleurs, selon le bulletin de veille épidémiologique de la plateforme ESA du 15 mars, la France apparaît comme le pays le plus touché, et de loin, par cette épizootie. Dans le top 5, il y a donc d’abord la France, suivi de l’Italie avec 315 foyers, de la Hongrie avec 113 foyers puis de la Pologne avec 92 foyers. Au total, 34 pays européens ont été touchés par l’épizootie. Le sous-type viral majoritaire incriminé cette année est le H5N1.