Des experts proposent un guide pratique pour offrir une analgésie adaptée aux particularités de l’espèce féline.
L’International Society of Feline Medicine (ISFM) propose un guide de prise en charge de la douleur aiguë chez le chat, en libre accès. Il s’appuie sur les données de la littérature, qui s’est étoffée ces dernières années dans ce domaine longtemps négligé. Il est désormais entendu que cette espèce a ses propres caractéristiques vis-à-vis de la douleur. Ce guide accorde une large place à l’évaluation de la douleur chez le chat, souvent sous-estimée, et insiste sur l’importance des manipulations douces et de la prise en compte des besoins émotionnels de l’animal. Trois outils d’évaluation validés sont présentés, les auteurs indiquant que leur défi est de les diffuser et d’aider les praticiens à les intégrer à leur pratique. Un chat douloureux qui ne recevrait pas un traitement analgésique suffisant peut par la suite présenter une sensibilisation périphérique et centrale, d'où l'importance de l'évaluation de la douleur. Une partie de l’exposé est consacré aux particularités métaboliques du chat vis-à-vis des médicaments et aux comorbidités à prendre en compte. Les auteurs détaillent la méthode pour élaborer un plan analgésique, basé sur l’analgésie préventive et multimodale et listent les utilisations des molécules disponibles : opioïdes, dont ils démystifient les craintes des effets secondaires ; AINS ; anesthésiques locaux, avec des focus sur leur utilisation topique, lors d’incision abdominale, de castration ou de chirurgie dentaire ; adjuvants tels que les aplha-2 agonistes, le métamizole, la gabapentine, la kétamine, le tramadol. Les auteurs concluent sur les domaines restant à explorer : poursuite du traitement après le retour à domicile, rôle des gabapentinoïdes, techniques anesthésiques sans opioïdes (en cas de difficulté d’approvisionnement), spécificités du chaton, notamment.