Dans un récent communiqué, l’Organisation mondiale de la santé alerte sur le manque d’investissements privés pour la recherche et développement de nouveaux antibiotiques.
Dans un contexte mondial d’antibiorésistance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du manque de développement de nouveaux antibiotiques. L’OMS indique que sur les 50 antibiotiques qui sont en cours de développement, peu s’avèrent avantageux par rapport aux médicaments déjà existants. Parmi eux, seulement trois antibiotiques visent à lutter contre les bactéries qui synthétisent l’enzyme NDM-1* (New Delhi métallo-bêta-lactamase-1), conférant aux pathogènes une résistance à de nombreux antibiotiques, dont ceux de la famille des carbapénèmes.
Par ailleurs, l’Organisation signale que ce sont surtout les petites et moyennes entreprises qui travaillent sur le développement de nouveaux antibiotiques, « les grandes entreprises pharmaceutiques continuent à abandonner le terrain. »
Malgré ces inquiétudes, l’OMS convient que des développements prometteurs d’agents antibactériens sont en cours pour lutter contre la tuberculose et Clostiridum difficile. De plus, 252 médicaments, actuellement en phase préclinique, visent à lutter contre les pathogènes prioritaires listés par l'Organisation. Toutefois, « il faudra des années avant que les patients puissent en bénéficier », sans oublier qu’il conviendra aussi de « faire la preuve de leur efficacité et innocuité. » Selon le scénario le plus optimiste de l’OMS, seulement 2 à 5 médicaments pourraient être disponibles d'ici 10 ans.
L’antibiorésistance est un phénomène mondial. Selon un rapport de 2018 de l’OMS, basé sur les données du Système mondial de surveillance de la résistance aux antibiotiques** (Glass pour Global Antimicrobial Resistance Surveillance System), la résistance aux antibiotiques concerne plus de 500 000 personnes, réparties dans 22 pays. Les bactéries les plus résistantes sont Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus et Streptococcus pneumoniae, suivies de Salmonella spp. La résistance est très variable d’un pays à l’autre.
*Le premier signalement d’une bactérie NDM remonte à 2009, avec un cas détecté chez un patient suédois qui avait effectué un voyage en Inde. Depuis, les bactéries porteuses de ce gène de résistance sont détectées dans le monde entier.
** Les données proviennent de 52 pays, dont 25 à revenu élevé, 20 à revenu intermédiaire et 7 à revenu faible.
*Le premier signalement d’une bactérie NDM remonte à 2009, avec un cas détecté chez un patient suédois qui avait effectué un voyage en Inde. Depuis, les bactéries porteuses de ce gène de résistance sont détectées dans le monde entier.
** Les données proviennent de 52 pays, dont 25 à revenu élevé, 20 à revenu intermédiaire et 7 à revenu faible.
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