Suite aux nombreux articles parus récemment sur le sujet, l’Ordre a rappelé les difficultés de l’activité vétérinaire rurale.
La fermeture du cabinet vétérinaire de Couiza (Aude) ayant fait le tour des médias grand public, l’Ordre national des vétérinaire a décidé de publier un court texte expliquant la problématique du maillage vétérinaire :
« Jacques Guérin, président du conseil nationale de l’Ordre des vétérinaires, explique dans son entretien avec l’Agence France Presse que la raréfaction des élevages dans certains régions fragilise l’équilibre économique des structures vétérinaires avec à la fois une baisse de l’activité et des temps de déplacements improductifs et non rémunérés pour se rendre dans les élevages.
A cela se rajoute une moindre attirance des vétérinaires pour l’activité rurale, sans doute liée au fait d’une méconnaissance des attraits de la vie à la campagne et de l’intérêt de cette activité. Pour pallier cela, la profession vétérinaire avec le ministère en charge de l’agriculture a mis en place depuis quelques années des stages tutorés en rurale accessibles aux étudiants de cinquième année des écoles nationales vétérinaires françaises pour leur permettre de découvrir le métier de vétérinaire rural.
Ces stages tutorés connaissant un réel succès puisque la quasi-totalité des bénéficiaires exercent ensuite en zone rurale.
Côté avenir et prospective pour la profession vétérinaire, plusieurs collectivités territoriales réfléchissent à des modèles d’aides financières tant à l’installation qu’au maintien de l’activité vétérinaire en zone rurale, et une étude sera publiée cet automne sur les besoins en vétérinaires en France dans les cinq à dix prochaines années. Cet éclairage devrait permettre de mieux appréhender le devenir de la profession et de trouver des pistes pour maintenir en France un réseau de vétérinaires qui a su jusqu’à présent montrer son efficacité et son engagement au service de la santé animale, de la santé publique et de la société dans son ensemble. »
Pour rappel, face au risque de désertification vétérinaire dans les territoires ruraux, une feuille de route ministériel « Réseau de vétérinaires dans les territoires ruraux en production animale » avait été élaborée dès 2016. En parallèle, une évolution des modalités de fixation des tarifs des prophylaxies animales avait été initiée via l’arrêté du 27 juin 2017. Si les choses avancent, notamment avec l’organisation de stages tutorés en zone rurale, le cas de Couiza a rappelé que la problématique du maillage est loin d’être résolue, notamment en ce qui concerne la rémunération des vétérinaires ruraux. Prenant la balle au bond, la sénatrice de l’Aude avait interpellé le ministre de l’Agriculture le 11 juillet dernier. Elle avait rappelé que « contrairement aux médecins et aux pharmaciens, l'astreinte des vétérinaires de campagne – pourtant peu rémunératrice – ne fait pas l'objet d'une compensation de l'État ». Par conséquent, il lui apparaissait que « le volontarisme politique est seul à même de rééquilibrer le modèle économique de ces services indispensables dans le monde rural. » Elle proposait ainsi notamment « d'autoriser les agences régionales de santé à lancer des expérimentations concernant la rémunération par l'assurance maladie de l'astreinte et des gardes des médecins vétérinaires de campagne. »
Marie-Christine Weibel, conseillère ordinale régionale, et praticienne mixte dans la commune de Couiza, dans le département de l’Aude, avait choisi de fermer son cabinet vétérinaire mixte le 26 juillet et de licencier ses 5 salariés. En cause : des difficultés financières, conséquence directe de tarifs insuffisants des prophylaxies animales, et la nécessité d’assumer seule les gardes en rurale.
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