La Commission européenne propose la mise en œuvre de nouvelles mesures pour stopper le déclin des insectes pollinisateurs sauvages. Elle prévoit notamment de lancer un projet de surveillance de la présence des pesticides dans l’environnement.
La Commission européenne a annoncé le 1er juin son intention de lutter contre le déclin des pollinisateurs sauvages.
Pour ce faire, elle compte mettre en place un système de surveillance coordonné à l’échelle européenne, pour « évaluer le statut et les tendances des espèces de pollinisateurs. » Cela permettrait de définir des indicateurs sur la pollinisation. Ces derniers pourraient alors évaluer l’efficacité des différentes initiatives « dans les domaines de l’environnement, de l’agriculture et de la santé » mises en place au sein de l’Union européenne, et mettre en évidence les conséquences économique et sociétale du déclin des pollinisateurs, pour « concevoir des réponses politiques adéquates. »
La Commission envisage également d’établir une liste des habitats importants pour les insectes pollinisateurs, associée à une évaluation de leur état.
Un projet de surveillance de la présence de pesticides dans l’environnement est aussi prévu.
Outre ces mesures de surveillance, la Commission souhaite lancer des « plans d’action » en faveur des pollinisateurs, en association avec un bilan des mesures de conservation et de gestion mises en œuvre au sein de l’Union européenne. Par exemple, elle encourage les autorités régionales et locales à réfléchir et investir sur un aménagement du territoire favorable aux pollinisateurs (parcs, murs végétaux, intégration des habitats dans les routes, etc.).
Enfin, elle prévoit de diffuser du matériel aux Etats membres pour sensibiliser le grand public, notamment dans les écoles. De plus, elle souligne l’intérêt d’augmenter les dépenses de l’Union européenne en faveur de programmes apicoles nationaux, afin de « mieux faire comprendre au grand public et aux professionnels l'importance des pollinisateurs sauvages pour la société et l'économie. »
Le communiqué de presse explique que l’Union européenne avait déjà mis en place des mesures de protection des pollinisateurs, notamment via la stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020. Pour autant, l’examen à mi-parcours de cette stratégie, mené en 2015 par rapport au niveau de référence 2010 de l’Union en matière de biodiversité, montrait que l’état de conservation des habitats d’intérêt communautaire associés aux écosystèmes agricoles (prairies et terres cultivées) se dégradait, avec 46% des habitats caractérisés comme en état « défavorable – médiocre » et 39% « en dégradation. » De plus, le rapport notait une « chute libre » des services de pollinisation avec « des pressions multiples sur les abeilles sauvages » et des populations de papillons de prairies en déclin majeur. De la même manière, l’état de conservation des surfaces boisées et de forêts au niveau de l’Union européenne restait très préoccupant avec 54% « défavorable – médiocre » et 28% « en dégradation. » Enfin, l’évaluation des pressions sur les écosystèmes montrait une tendance globale à la hausse, avec par exemple une forte croissance de la pression « Pollution et enrichissement en éléments nutritifs » particulièrement pour l’écosystème « urbain », « terres cultivées », et « prairies. »
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