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La Facco livre les résultats de son enquête et ses perspectives environnementales

Amandine Violé

| 11.06.2024 à 13:30:00 |
© woratep-Getty Images

La fédération des fabricants d’aliments a livré les résultats de son enquête sur la démographie des animaux de compagnie en France pour 2024 et ses engagements en termes d’écoresponsabilité.

La Fédération des fabricants d’aliments pour chats, chiens, oiseaux et autres animaux familiers (Facco) a tenu, le 23 mai dernier, son assemblée générale à Paris. À cette occasion, elle a présenté les résultats annuels de son enquête sur le parc des animaux familiers français ainsi que les lignes directrices de ses engagements à venir.

De 30 à 75 millions d'amis : vers une hausse et un vieillissement des animaux domestiques

L'enquête menée sur le parc des animaux familiers français a vu sa méthodologie évoluer pour l'année 2024. Réalisée par l'entreprise de sondage Odoxa, celle-ci a été menée pour la première fois auprès de 10 024 personnes, âgées de 18 ans et plus. Autrefois effectuée auprès des foyers français, c'est ainsi avec une meilleure représentativité que sont publiés les résultats obtenus.

Alors que 61% des Français possèdent au moins un animal domestique, 83% d'entre eux disent avoir déjà eu un chat ou un chien, preuve de leur place centrale et pérenne au sein des foyers. Le constat est d'ailleurs sans appel : de 1976 à 2024, le nombre de chiens, chats, petits mammifères, reptiles, poissons, oiseaux a été multiplié par 2,5 et s'élève maintenant à plus de 75 millions. Une donnée en constante augmentation et ce, malgré les coûts et contraintes organisationnelles inhérentes à leur possession.

Les chats s'imposent comme les principaux représentants du parc animalier français. La France métropolitaine en compte ainsi 16,6 millions contre 9,9 millions de chiens. Témoin de l'attachement des propriétaires à leur égard, une augmentation des identifications a été constatée ces dernières années. Les chats le sont toutefois moins que les chiens (63% versus 88%).

À l'instar des rapports antérieurs de la Facco, le vieillissement de la population canine et féline se confirme. Sous réserve de ne pas mourir précocement, leur espérance de vie avoisine les 13 ans. L'enquête ne fournit pas de données explicatives. Toutefois, l'augmentation du pourcentage de chiens (88%) et de chats (67%) présentés au moins une fois par an chez le vétérinaire, témoigne de leur médicalisation grandissante. La nette progression des actes de stérilisation pourrait également être associée au vieillissement constaté.

Emergence des jeunes pet parents

Ce rapport a permis de déterminer des critères clés, déterminant l'acquisition d'un nouvel animal de compagnie :

-L'âge des propriétaires. Preuve de l'émergence des « pet parents », les jeunes semblent plus enclins à accueillir à leurs côtés un compagnon à quatre pattes.

-Leur type de logement et sa localisation. Sans grande surprise, les Français habitant en zone rurale, dans une maison ou avec un jardin sont deux fois plus nombreux à posséder un chat ou un chien.

-La taille du foyer. Les familles sont à ce titre sur-représentées.  

Internet, canal privilégié d’achat du petfood par les jeunes pet parents

Autrefois leaders sur le marché du petfood, les grandes et moyennes surfaces (GMS) ont vu leurs ventes reculer au profit des magasins spécialisés (animalerie et jardinerie) et d'Internet, canal d’achat plébiscité par les jeunes propriétaires. Les GMS restent toutefois des lieux d'achat privilégiés, principalement pour les gammes félines. Les croquettes emportent encore les préférences, malgré une prédominance des rations mixtes chez les chats. En outre, les ventes de friandises sont en nette hausse. Une donnée qui en dit long sur l'importance qu'accordent les propriétaires au bien-être de leur compagnon ! Le budget annuel qu’ils allouent à ce poste est de 490 euros pour les chiens et de 316 euros pour les chats. L'inflation a toutefois contribué à accentuer les écarts budgétaires entre les foyers aisés et les plus modestes.

L'environnement : une cause prioritaire

Comme nombre d'entreprises, la Facco a vu ses missions évoluer parallèlement aux enjeux du monde actuel et de demain. Celles-ci font principalement écho aux problématiques environnementales grandissantes, justifiant la mise en œuvre d'actions plurielles et adaptatives.

La réflexion de la filière autour de la réduction, du réemploi et du recyclage (3R) des emballages plastiques à usage unique en fait partie. Le projet Animo Impact, lancé en 2024, s'inscrit dans cette démarche et devrait, à terme, permettre la collecte puis le recyclage des emballages multi-matériaux du petfood sur l'ensemble du territoire. En outre, la réduction des quantités de plastique utilisées devrait s'accompagner d'une transition vers l'emploi de matériaux tels que le papier ou le carton. A l'échelle européenne, une harmonisation de la réglementation est attendue à ce sujet. Tous les emballages devront ainsi être recyclables à partir de 2030, et effectivement recyclés de façon systématique d'ici 2035.

Convié à l'assemblée générale, François Chel, consultant énergie climat chez BL Évolution, est par ailleurs revenu sur les impacts du changement climatique pour le secteur. Plusieurs points de vulnérabilité ont été mis en lumière :

-La dépendance aux matières premières dont la disponibilité et le prix sont à même d'être impactés avec le réchauffement climatique.

-La fonctionnalité des chaînes d'approvisionnement et des infrastructures énergétiques, qui présentent un risque d'être détériorées avec la hausse des catastrophes naturelles.

-L'impact direct des aléas climatiques sur la santé et le bien-être des animaux domestiques.

Afin de faire face à ces risques futurs, François Chel a souligné la nécessité d'une mobilisation forte de tous des acteurs du petfood. L'engagement se doit d'être double : réduire l'incidence des activités industrielles de la filière sur le climat et travailler à la mise en œuvre de solutions d'avenir. À titre d'exemple, la valorisation de sources de protéines « alternatives » (protéines végétales/protéines issues des insectes/protéines de viandes cultivées …) pourrait répondre au risque annoncé de pénurie mondiale en protéines animales. Les pistes de réflexion et les communications des comités d'experts de la Facco sont disponibles sur son site.

Amandine Violé

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