La France se prépare à un réchauffement de +4°C en 2100 - Le Point Vétérinaire.fr

La France se prépare à un réchauffement de +4°C en 2100

Tanit Halfon

| 30.10.2024 à 17:18:00 |
© iStock-Daviles

Le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique récemment dévoilé par le gouvernement, acte une trajectoire climatique mondiale totalement déviée de l’objectif des accords de Paris. Plusieurs mesures concernent le secteur agricole. L’approche « une seule santé » est également mise en avant.

Le 25 octobre 2024, le nouveau premier ministre Michel Barnier, a officiellement lancé le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Ce Plan acte une différence de taille, par rapport au précédent de 2018 : l’hypothèse retenue pour la hausse de la température moyenne d’ici 2100 n’est plus de +2°C (*), comme cela avait été annoncé dans les accords de Paris, mais de +4°C. En effet, comme expliqué dans le texte introductif du Plan, « les politiques mondiales effectivement mises en œuvre aujourd’hui mènent plutôt à une réchauffement mondial médian de 3,2°C en 2100 (…) Pour la France hexagonale, le scénario (**) prenant en compte les engagements existants, appelé tendanciel, implique une hausse des températures moyennes de 2 °C en 2030, 2,7 °C en 2050 et 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle ».

51 mesures listées

Pour s’y préparer, le nouveau PNACC liste 51 leviers à mobiliser dont 14 mesures identifiées comme principales. Avec en toile de fond l’objectif que d’ici 2030, « toutes les politiques publiques (normes techniques, plans et programmes d’aménagement, politiques sectorielles et aides publiques, etc.) seront mises en conformité avec la trajectoire de réchauffement à °4°C ».

Il faut bien comprendre que ces mesures ne sont pas figées. Comme il est expliqué, ce plan est « une planification progressive, qui contient des actions concrètes et immédiates afin de préparer le palier de 2030, identifie des mesures de moyen terme axées sur les trente prochaines années et pose les bases de grandes options valables jusqu’à 2100, comme le choix des essences en matière de renouvellement forestier ». Dans ce cadre, la trajectoire de réchauffement définie aujourd’hui sera régulièrement révisée « en fonction du niveau de réchauffement mondial atteint et des projections scientifiques afin d’ajuster, le cas échéant, le rythme d’adaptation ».

Par ailleurs, en parallèle de l’adaptation, le gouvernement ambitionne toujours de mener des mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, ce qui passe notamment par des mesures « porteuses de co-bénéfices » dès que cela est possible.

La vision stratégique pour l’agro-alimentaire d'ici 2040 est attendue

Dans ce plan, tous les pans de la société, et secteurs d’activité sont évidemment concernés. Parmi eux, le secteur agricole n’est spécifiquement concerné que par une seule mesure principale. Il s’agit de la mises en place d’ici 2026 d’un diagnostic modulaire d’évaluation de la résilience de l’exploitation au changement climatique. Cet outil vise les exploitants qui s’installent jusqu’à la transmission. Les autres mesures listées sont les suivantes :

- développer les connaissances, former et anticiper les conséquences du changement climatique dans le secteur. Pour ce faire, sera notamment réalisée une étude prospective en 2024 pour définir une vision stratégique pour l’agro-alimentaire d’ici 2040 ; tout comme est prévu de continuer à former les professionnels de l’agriculture et aquaculture aux transitions  agro-écologiques et climatiques.

- accompagner et engager la transition vers des modèles résilients et bas carbone. Le diagnostic modulaire est inclus dans cette mesure, tout comme le pacte haie déjà lancé, le plan Eau, ou encore le déploiement du fonds pour la souveraineté et la transition estimé à 200 millions d’euros en 2024. Sont également évoqués la protection sanitaire et le bien-être des animaux d’élevage face à la hausse des températures.

- accompagner la pêche et l’aquaculture marine.

Parmi les autres mesures prioritaires, on peut aussi citer l’ambition de « développer l’approche une seule santé pour la prévention des risques sanitaires liés au changement climatique ».  

A noter que le lancement de ce Plan est associée à une consultation publique, ouverte jusqu’au 27 décembre 2024. En parallèle, des concertations sectorielles vont être lancées pour les secteurs les plus particulièrement concernés par l’adaptation ; tout comme des concertations territoriales.

* Par rapport à l’ère pré-industrielle

** Les trajectoires des différents territoires ultra-marins seront précisées en 2025

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Tanit Halfon

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