La Société francophone de médecine féline (SFMF) a réuni des vétérinaires pour explorer les dernières découvertes en génétique appliquée aux chats. Des cardiopathies aux parasites, en passant par les maladies oculaires et l'épilepsie, les experts ont exposé comment les avancées génétiques offrent de nouvelles perspectives de diagnostic et de traitement.
La Société francophone de médecine féline (SFMF) a organisé son second symposium dans les locaux de Centravet à Maisons-Alfort, le 27 septembre 2024, réunissant une vingtaine de praticiens autour de la génétique féline. Notre consoeur Kahina Kartout, consultante en cardiologie à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a rappelé les intérêts de la génétique en cardiologie féline. Tout d’abord, cela permet de réduire la prévalence des cardiopathies, notamment les cardiomyopathies hypertrophiques, et également d’anticiper une prédisposition à la thromboembolie aortique. La génétique permet en outre de comprendre la variabilité interindividuelle et la résistance à certains traitements comme au clopidogrel (observée chez 18-30% des chats). Enfin, la génétique permet d’envisager de nouvelles voies de traitement par une médecine ciblée, comme par exemple avec les inhibiteurs de la myosine.
Parasitologie féline : des interrogations génétiques aux enjeux cliniquesEn parasitologie aussi, le chat a ses particularités génétiques. La mutation du gène MDR1, bien connue chez le chien, est présente chez 0,6-4% des chats sans pedigree et 5% des chats de race. Notre confrère Mohamed Gharbi, professeur de parasitologie à l’ Ecole vétérinaire de Sidi Thabet (Tunisie) recommande donc un suivi 48 heures après la prise et de bien étudier les associations médicamenteuses. Il a par ailleurs soulevé plusieurs interrogations : pourquoi est-ce que le chat est le seul hôte définitif de Toxoplasma gondii ? Comment Toxocara canis est devenu plus fréquent chez le chat que chez le chien d’après une étude en Iran ? Est-ce que le chat joue un rôle de réservoir pour Leishmania infantum et comment le tableau clinique de la leishmaniose féline peut varier de celui rencontré chez le chien ? Malheureusement, la parasitologie féline est encore peu développée et les liens entre génétique et parasite difficile à étudier. La suite de journée a été consacrée aux maladies oculaires héréditaires par Amel Founa El Goulli de l’Ecole vétérinaire de Sidi Thabet et à l’épilepsie féline à partir de cas cliniques par Abdelghani Sifouane, résident ECVN au CHV Advetia (Vélizy-Villacoublay, Yvelines).