L’arrêté du 30 mai 2018 intègre la forme RHDV2 de la maladie hémorragique virale du lapin dans les dangers sanitaires de deuxième catégorie.
Un nouvel arrêté du 30 mai 2018 rajoute le génotype RHDV2 de la maladie hémorragique virale du lapin (RHD pour "Rabbit Hemorrhagic Disease") dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie.
Pour rappel, la RHD est une maladie virale, touchant les lapins domestiques et sauvages de l’espèce Oryctolagus cuniculus. Le virus impliqué est un calicivirus du genre Lagovirus. Apparue dans les années 80 en Europe, la maladie était au départ associée à un seul sérotype, incluant le variant antigénique RHDVa. A partir de 2010, un nouveau génotype a émergé en Europe, le RHDV2, distinct du RHDV et du RHDVa. Il constitue aujourd’hui le type majoritaire rencontré sur le territoire français. Ce génotype est plutôt associé à une forme subaiguë et chronique de la maladie. De plus, il touche plus fréquemment les jeunes lapereaux de 4 semaines, voire moins, à la différence du RHDV qui touche les animaux plus âgés (8-9 semaines).
L’article L201-1 du Code rural et de la pêche maritime définit le danger sanitaire comme le danger qui est « de nature à porter atteinte à la santé des animaux et des végétaux ou à la sécurité sanitaire des aliments et les maladies d'origine animale ou végétale qui sont transmissibles à l'homme. » A la différence des dangers sanitaires de première catégorie qui rendent obligatoires des mesures de lutte, les dangers sanitaires de deuxième catégorie sont définis comme des dangers « pour lesquels les mesures de prévention, de surveillance ou de lutte relèvent de l’initiative privée. » Pour autant, l’appartenance à cette catégorie permet d’avoir accès aux aides financières du FMSE (fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental).
Dominique Le Cren, responsable communication de l’interprofession du lapin (CLIPP), explique : « cette catégorisation est une demande de la filière, qui a jugé important d’améliorer l’encadrement de cette maladie. En ouvrant aux aides du FMSE, cela permettra d’inciter les éleveurs à mettre en œuvre les mesures recommandées. »
Ainsi, le plan de lutte prévu par la filière est le suivant :
- mettre en place des mesures de biosécurité dans les élevages, via des fiches techniques pour les éleveurs et organisations de producteurs;
« Ces recommandations techniques existaient mais aujourd’hui, nous les avons toutes repassées en revue », souligne Dominique Le Cren.
- former des formateurs qui sensibiliseront les éleveurs à la biosécurité ;
- mettre en place des outils de surveillance de la maladie (enregistrer les cas) ;
- si besoin, envisager des mesures de biosécurité renforcée ainsi que des vaccinations dans les foyers détectés.
« Ce plan cadre, encadre et sensibilise », résume Dominique Le Cren.
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