La popularité des chats « bully » inquiète les défenseurs du bien-être animal

Au Royaume-Uni deux associations de protection animale, la RSPCA et la Naturewatch foundation ont mis en garde contre une nouvelle tendance qui sévit ces derniers mois sur les réseaux sociaux , l’engouement pour les chats "bully". Ces chats sans poils, avec une peau très plissée et de courtes pattes arquées, sont nommés ainsi en raison de leur ressemblance avec les chiens bully XL. Probablement originaires des États-Unis, ils sont désormais élevés sur le sol britannique. Les associations exhortent le public à ne pas acheter ce type de chats, en raison de leur prédisposition à de graves problèmes de santé. Selon la Naturewatch foundation, les chats bully risquent de souffrir notamment de coups de soleil, d’infections cutanées et de problèmes de mobilité du fait de leur apparence « exagérée et non naturelle ». La RSPCA souligne que ces affections peuvent entraîner un inconfort important pour les chats et des frais vétérinaires potentiellement élevés pour leurs propriétaires. De plus, les Bully sont élevés à partir d’un pool génétique limité pouvant entraîner d’autres complications de santé.

Un porte-parole de la Naturewatch Foundation a déclaré : « Il est choquant de voir que ces pauvres chats commencent à émerger au Royaume-Uni. Nous avons vu des pratiques d'élevage de plus en plus extrêmes dans le monde canin ces dernières années, et il semble que des personnes sans scrupules se tournent désormais vers l'exploitation des chats de la même manière, tout cela dans le but de satisfaire leur cupidité et de gagner des likes sur les réseaux sociaux. C'est un désastre pour le bien-être animal et ce type d'élevage est tout simplement cruel ».

Dan O'Neill, professeur associé d'épidémiologie des animaux de compagnie au Royal Veterinary College (RVC) s’est aussi exprimé sur ce phénomène : « le RVC est à l’origine d’ouvrages de recherches au cours de la dernière décennie montrant l'énorme souffrance que les humains ont imposé aux chiens en raison de notre fascination pour les formes corporelles extrêmes. Il est déchirant de voir aujourd’hui les mêmes souffrances infligées aux chats par l’invention du chat Bully. Ces chats sont susceptibles de souffrir de la même durée de vie raccourcie que celle rapportée dans un récent article chez les sphynx, qui vivent 6,8 ans contre une moyenne de 11,7 ans pour l’ensemble des chats. La sélection délibérée de mutations délétères, telles que l’absence de poils responsable de coups de soleil, le nanisme qui entraîne des problèmes de mobilité et des douleurs articulaires, et la peau plissée des infections cutanées à vie, signifie que la vie de nombreux chats sera définitivement gâchée par la souffrance. Le conseil à quiconque envisage d’acquérir un chat ou un chien est de toujours donner la priorité au bien-être de l’animal et de réfléchir avant d’acquérir un animal avec une forme corporelle extrême et qui n’existe pas habituellement dans la nature ».

La Naturewatch Foundation souhaite passer un message clair aux futurs propriétaires : « si vous envisagez d’avoir un chat, ne vous laissez pas séduire par ces tendances de création néfastes, car vous paierez un prix élevé en frais vétérinaires et vous devrez endurer la douleur de voir votre animal de compagnie bien-aimé souffrir de problèmes de santé à vie. Il y a beaucoup de chats merveilleux qui ont besoin d'un foyer, alors allez plutôt dans un refuge réputé et choisissez un chat ou un chaton avec une silhouette naturelle ».