![« La profession se voit contrainte de faire des concessions »](https://www.lepointveterinaire.fr/images/2f5/8cd466c83bf832aa03cc60033826a/site_vet3r_actu40173_photo.jpg)
« L’ordonnance du 20 janvier 2011 a été décriée dans la presse professionnelle équine parce qu’elle définit plus précisément l’acte vétérinaire. Les discussions actuelles portent sur les arrêtés d’application concernant les actes dérogatoires accessibles aux propriétaires et aux détenteurs d’équidés professionnels, ainsi que sur des rectifications de la loi.
Sous la pression conjointe du ministère, des associations d’ostéopathes et de dentistes (qui ont habilement déposé un recours en Conseil d’Etat), la profession vétérinaire s’est vu contrainte de faire des concessions », explique Jean-Yves Gauchot, président de l’Avef.
La Semaine Vétérinaire : Les vétérinaires équins qui pratiquent l’ostéopathie s’inquiètent de voir cette discipline s’ouvrir à des “laïcs”, avec les conséquences parfois dramatiques déjà observées si la technique est mal pratiquée ou inadaptée au contexte médical de l’animal.
Jean-Yves Gauchot : Il est vrai que la profession s’est mobilisée, depuis de nombreuses années, pour que les vétérinaires accèdent à la pratique de l’ostéopathie notamment par le diplôme interécoles. L’évolution actuelle est regrettable, mais l’antériorité de la loi Kouchner en médecine humaine et le recours en Conseil d’Etat ne nous ont pas non plus laissé le choix. Il se peut que le droit de pratiquer l’ostéopathie animale par des ostéopathes non vétérinaires nous soit imposé, c’est-à-dire un espace dérogatoire à l’ostéopathie animale dans sa totalité, sous réserve d’une formation, validée par la DGER, et que les décrets établiront. En outre, les ostéopathes non vétérinaires devront se déclarer auprès des CRO, qui auront à cœur de dénoncer en justice ceux qui ne rempliront pas les conditions requises par la loi.
Richard Corde (vice-président de l’Avef) : Il n'est pas question de renoncer à l'ostéopathie animale. Les médecins sont loin d'être satisfaits de la Loi Kouchner et l'Europe n'a pas, à ma connaissance, reconnu ce statut. Nous ferions un premier pas qui mettrait la profession vétérinaire européenne dans une situation périlleuse.
Pourquoi reconnaître une nouvelle profession non vétérinaire, alors que nous avons créé l'ostéopathie animale avec, au début de cette activité, beaucoup de réticences de la part de nos pairs, puis la création d'un diplôme d'école, tout cela pour la lâcher à quelques centaines de “bobologues” qui n'y voient qu'un intérêt économique de terrain et de formation ?
Il faut se mobiliser et épauler nos confrères ostéopathes, sans croire à ce marché de dupes.
Si nous lâchons cela, il faut s’attendre à une réaction violente et légitime de nos confrères, mais aussi à un futur démantèlement de notre activité : demain, pourquoi pas l'imagerie, la phytothérapie, l'acupuncture, etc. ?
Je suis pour une mobilisation de toute la profession, pour la sauvegarde de nos diplômes et la reconnaissance de notre maîtrise, au même titre que pour la gynécologie.
Propos recueillis par Marine Neveux
Pour l’intégralité de l’interview, voir La Semaine Vétérinaire n° 1452 du 27 mai 2011 en pages 14 et 16