La recherche, un autre atout de l’approche One health - Le Point Vétérinaire.fr

La recherche, un autre atout de l’approche One health

Michaella Igoho-Moradel

| 28.09.2022 à 09:54:00 |
© 1health

Ce mardi 27 septembre, à l’Hôtel de ville de Lyon, a eu lieu la troisième conférence du cycle « Une Seule santé » organisée par le groupe 1health (dont fait partie La Semaine Vétérinaire) et l’Obs, Les passerelles entre les recherches en santé humaine et animale étaient au cœur des discussions.

« La santé est un bien commun du vivant » a déclaré en introduction de la troisième conférence* du cycle « Une Seule santé », Céline de Laurens, adjointe au maire de Lyon en charge de la santé, prévention et santé environnementale. Il est donc temps que les acteurs des trois santés collaborent ensemble. Sur le terrain, il existe des exemples de collaborations réussies comme l’a rappelé Jean-Christophe Ruffin, académicien, médecin et ancien ambassadeur de France au Sénégal. « La médecine humanitaire est pionnière dans la mise en œuvre du concept One health ». Les intervenants ont tour à tour, partagé leur vision de ce concept dont la mise en oeuvre est jugée indispensable.

Agir en synergie est possible

La première table ronde « Santé humaine et animale, même combat », animée par Marine Neveux, directrice des Rédactions et rédactrice en chef de La Semaine Vétérinaire, a été dédiée aux synergies développées et à encourager entre les santés humaine et animale dans le domaine de la recherche. Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV), rappelle que des écosystèmes dynamiques  favorisent le développement de collaborations, sources d’innovation. Il cite en exemple le site du laboratoire Boehringer Ingelheim, basé à Lyon Porte-des-Alpes, à Saint-Priest (Rhône), qui regroupe un centre de Recherche et Développement ainsi qu’une usine de production de vaccins vétérinaires. Il ajoute que la France et les industriels de la santé animale ont les atouts nécessaires pour relever ce défi One health, avec un écosystème public, académique et-privé. « L’Anses (ndlr : Agence nationale de sécurité sanitaire) qui est la première agence one health en Europe à travers ses missions en santé animale, humaine et environnementale. » Frédérique Ponce, professeure en cancérologie comparée chez VetAgro Sup (Université de Lyon) a, quant à elle, rappelé que des essais cliniques chez des animaux atteints de cancers sont une opportunité de faire avancer la recherche en oncologie humaine et vétérinaire. De son côté, Jean-Christophe Audonnet, responsable de la coordination du projet Zapi (Zoonotic Anticipation and Preparedness Initiative) rappelle que les synergies entre médecins et vétérinaires sont possibles. L’histoire le démontre. Il cite le désormais centenaire vaccin du BCG (Bacille de Calmette et Guérin), né de la collaboration entre Camille Guérin (vétérinaire) et Albert Calmette (médecin).  Ou encore le sérum de chevaux (sérothérapie) développé suite aux travaux d’Emile Roux (Institut Pasteur) qui démontrent que  le sérum d’animaux immunisés peut traiter des maladies bactériennes (diphtérie, tétanos, gangrènes…), Gaston Ramon (vétérinaire) « industrialise la production de sérums sur chevaux, ce qui le conduit à inventer les « adjuvants ».

Mieux former les professionnels pour créer des liens

Malgré ces succès, aujourd’hui, la stratégie One Health peine encore à trouver sa place sur le terrain. Jean-Christophe Audonnet déplore que les initiatives One health sont souvent portées par les vétérinaires, plus que par les médecins. « Ce concept est une réponse holistique, une approche indispensable mais on souffre du syndrome de la tour de Babel ! On ne parle plus le même langage » a lancé Bruno Lina, professeur de virologie  au CHU de Lyon et membre du Conseil scientifique Covid-19. Pour concrétiser ce concept One health, un changement de paradigme dans la formation des professionnels de santé est indispensable. La seconde table ronde « Une Seule santé : une question de formation », animée par Arnaud Gonzague rédacteur en chef adjoint à l’Obs, a été l’occasion de rappeler qu’il est nécessaire de casser les silos pour travailler ensemble Bruno Lina insiste sur la nécessité de se reposer sur trois piliers : la recherche, la stratégie de contrôle et l’enseignement. De son côté, Amandine Gautier, docteure à VetAgro Sup a appelé à la création d’une culture de santé publique commune. Le premier Hub mondial en Santé publique vétérinaire, le HUB VPH (Veterinary Public Health) est un exemple de dialogue entre les industriels, le public et le monde académique. Pour Thibaud Porphyre, épidémiologiste  et titulaire de la chaire Veterinary Public Health, regagner la confiance du grand public, passe nécessairement par l’adoption d’un langage commun : « Il faut renouer le dialogue et créer un écosystème autour des sujets de santé. » Fabrice Vavre, directeur de recherche au CNRS, rappelle aussi que les citoyens sont des partenaires incontournables , à inclure dans la démarche une Seule santé.

Rendez-vous le 13 octobre à Paris pour la dernière conférence de 2022 sur le thème : « Changer notre rapport au vivant pour refonder la santé »

Lire le compte rendu détaillé dans La Semaine Vétérinaire du 15 octobre 2022.

*Evènement organisé avec le soutien de Boehringer Ingelheim, Ceva Santé animale, MSD Santé animale, la Région nouvelle Aquitaine, Viatris, MGEN, Olisma.

Michaella Igoho-Moradel

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