Comme l'indique une publication de l'INRAE (Institut National de la recherche agronomique et de l'environnement) du 28 août 2024, le projet européen de recherche sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) par les ovins élevés au pâturage GrassToGas vient de rendre ses conclusions.
Des travaux de modélisation des systèmes ovins britanniques ont estimé que la prise en compte des émissions de méthane dans les objectifs de sélection permettrait une diminution annuelle de 2,5 à 7% de ces émissions par les ovins allaitants. Telle est l'une des conclusions du projet GrassToGas qui a réuni des scientifiques de sept pays pendant 5 ans autour de l’étude des émissions de GES et de l’efficience alimentaire. Leur objectif était de proposer des stratégies de sélection de ces deux caractères d’intérêt pour limiter l’empreinte environnementale de l’élevage. En effet, comme l'indiquent les chercheurs de l'INRAE dans leur communiqué, "l'élevage ovin, avec presque 1,2 milliards d’animaux dans le monde, contribue à hauteur de 6% aux émissions de méthane entérique totales, et doit donc mettre en œuvre des stratégies de réduction de ses émissions de GES parmi lesquelles la sélection génétique".
L’intérêt de la sélection génomiqueC'est pourquoi, outre la réalisation d'un phénotypage des animaux pour l’ingestion, l’efficience alimentaire et/ou les émissions de GES, le projet européen GrassToGas a permis de réaliser des sélections génétique sur plusieurs milliers d’animaux. Ainsi, des travaux français ont montré qu’une sélection génétique reposant sur l’efficience alimentaire des jeunes animaux en croissance permettait de produire des animaux adultes (mâles et femelles) plus efficients lorsqu’ils ingéraient du fourrage. Des résultats complémentaires tendent en outre à montrer une relation génétique défavorable entre efficience alimentaire et émissions de méthane. Par conséquent, comme l'ont conclu les chercheurs, "d’avantage de mesures phénotypiques et de données collectées au niveau des systèmes d’élevage permettront d’éclaircir les liens entre les émissions de GES et l’efficience alimentaire, liens qui restent contradictoires entre les études, dont celles menées dans le projet GrassToGas".