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Le budget des écoles vétérinaires en crise

TANIT HALFON | 21.06.2018 à 15:53:16 |
Des élèves avec un professeur dans une étable
© Manuel Huynh – ENVT

De l’avis du personnel des écoles nationales vétérinaires françaises, le budget alloué chaque année par le ministère de l’Agriculture est actuellement insuffisant, notamment au regard de la hausse du numerus clausus. Des voix s’élèvent pour alerter sur les conséquences possibles pour le maintien des accréditations et, plus globalement, pour la qualité de l’enseignement. Cette situation, hautement conflictuelle, interroge aussi sur les modalités pédagogiques.

En 1906, lors du 5e congrès national vétérinaire, la Commission de réforme de l’enseignement, en la personne d’Adrien Lucet, de Courtenay (Loiret), présentait un rapport sur « l’étude des réformes à opérer dans les écoles vétérinaires en vue de mettre leur enseignement au niveau des exigences actuelles ; de donner une valeur universitaire au diplôme de fin d’études qu’elles délivrent ; et enfin, d’accroître leur influence en tant qu’établissements d’instruction supérieure. » Si le deuxième objectif est aujourd’hui atteint, les deux autres demeurent toujours autant d’actualité. En témoigne le nouveau référentiel de l’enseignement vété?rinaire publié en début d’année, intégrant les nouvelles exigences de l’accréditation européenne de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV). Ou encore le récent rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), qui proposait des recommandations pour développer la spécialisation des animaux de compagnie et de sport dans les écoles nationales vétérinaires (ENV), entre autres, pour le rayonnement national, européen et international des écoles. Dans ce rapport, il fallait trouver des pistes, en particulier « génératrices de ressources propres pour les établissements », dans un contexte de budget restreint de l’État. Déjà en 1906, la question du budget parsemait le rapport et les auteurs parlaient d’économies « considérables » qui pouvaient être faites pour l’État, afin de redistribuer les sommes, entre autres, aux enseignants qui touchent des « appointements dérisoires ». Aujourd’hui encore, la question du budget alloué par l’État demeure problématique, et il reste, pour beaucoup, insuffisant compte tenu du nombre croissant d’étudiants. « Pour faire face à l’arrivée des étudiants supplémentaires, nous avons, depuis 2012, augmenté de 12 % les moyens alloués aux quatre écoles. Avec une hausse de 4 % de la subvention de fonctionnement pour l’année 2018 », a justifié la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER). Une bonne nouvelle ou juste le minimum vital ? Les enseignants-chercheurs interviewés tendent vers la deuxième proposition, et dénoncent le gouffre entre les crédits alloués par l’État et leur réalité quotidienne.

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 34-39 de La Semaine Vétérinaire n° 1769.

TANIT HALFON
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