Le CEAV de médecine interne des animaux de compagnie (CEAV MIAC) a fêté ses 25 ans lors d’un symposium à VetAgro Sup. L’évolution du diplôme, la pathologie comparée et l'avenir de la formation, avec la plateforme MIAC Pedia, ont été au cœur des discussions.
L’avenir de la médecine interne à travers la pathologie comparée était au cœur du 25ème anniversaire du Certificat d’études approfondies vétérinaires en médecine interne des animaux de compagnie (CEAV MIAC) le 4 septembre 2024. « Etablir un bilan du CEAV MIAC et envisager l’avenir de nos disciplines », tel était le programme du symposium qui s’est tenu pour l’occasion sur le campus vétérinaire de VetAgro Sup, présenté par le professeur Luc Chabanne, président du comité pédagogique du CEAV.
Nouvelle organisation partagée entre les quatre écolesLe professeur Jean-Luc Cadoré, l’un des membres fondateurs de la formation il y a 25 ans, a rappelé qu’elle a été mise en place à l’école nationale vétérinaire (ENV) d’Alfort sur la base d’un texte de la direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) du 27/02/1996 définissant ses objectifs et missions. A travers 25 points chronologiques, il a retracé l’histoire du diplôme et toutes ses évolutions, notamment son changement de statut de diplôme national en diplôme inter-établissements (DIE) par le décret du 3/12/2020. Pour lui, cela implique une nouvelle organisation, en continuant à « positionner ce CEAV par rapport à l’omnipraticien et le spécialiste en médecine interne ».
Luc Chabanne a présenté la nouvelle organisation, dès cette rentrée, avec un partage entre les quatre écoles vétérinaires au cours d’une même année, la coordination administrative étant assurée par VetAgro Sup. Désormais, la formation est constituée de 16 modules (8 semaines d’enseignement) avec 4 modules (2 semaines) dans chaque ENV dès cette rentrée, ainsi que la création d’une plateforme innovante de ressources pédagogiques à la rentrée 2025-2026. Véritable outil de formation continue, il sera ouvert aux étudiants mais également aux anciens du CEAV, afin de devenir une référence en maladie interne.
Comparaison entre médecines vétérinaire et humaineL’avenir a été abordé également par la pathologie comparée entre médecines internes humaine et vétérinaire. Isabelle Durieu, interniste à l’Hôpital Lyon-Sud, a rappelé que la médecine interne, née en 1970 en France, est une spécialité « à part entière ». Alors que la médecine interne vétérinaire comprend la cardiologie et la cancérologie, elles en sont exclues en humaine, qui est axée davantage sur la prise en charge des multimorbidités chroniques dans un contexte social et psychologique souvent complexe.
L’examen clinique et la démarche diagnostique prévalentConcernant les animaux de compagnie, Jean-Luc Cadoré parle d’une révolution depuis 25 ans, à la fois thérapeutique, avec les anticorps monoclonaux en rhumatologie et la diabétologie, notamment, et diagnostique, avec l’avènement de l’imagerie, de l’endoscopie, etc. Des évolutions nosographiques seront nécessaires à l’avenir, toutefois, notre confrère pense que nous « devons redonner toute la légitimité et la nécessaire prééminence à l’examen clinique et à la démarche diagnostique. Nous ne devons pas fonder nos espoirs sur la seule instrumentalisation : on soigne des animaux malades, pas des résultats d’analyses complémentaires. Il convient donc de rester prudent avec l’échoscopie, et de réinventer la sémiologie clinique et para-clinique, de toujours rechercher les corrélations anatomo-cliniques, et d’être prêt à reconnaître des maladies nouvelles ». De plus, il nous invite à s’inspirer de la Haute Autorité de Santé pour évaluer les coûts, en gardant raison, ainsi que les bénéfices/risques et l’éthique. Enfin, pour lui, une réflexion sur le statut de l’animal est nécessaire, pour savoir quelle médicalisation lui donner.
Le symposium s’est poursuivi par des présentations de médecine comparée en cancérologie, avec le professeur Jean-Yves Blay, du Centre Léon Bérard et Frédérique Ponce, professeure en cancérologie comparée et directrice générale adjointe à VetAgro Sup, ainsi qu’en cardiologie, avec le professeur Philippe Chevalier, cardiologie à l’hôpital Louis Pradel de Bron et notre consoeur Valérie Chetboul, responsable du service cardiologie à Alfort.