L’un des buts de ce projet, assorti d’un « label », est de moraliser la filière canine et devenir une réelle force de proposition au niveau politique, en associant bien-être des chiens et sécurité des personnes.
Isabelle Vieira, vétérinaire comportementaliste et présidente de la Société Européenne d’Ethologie Vétérinaire des Animaux Domestiques (Seevad), est à l’origine du développement d’un nouveau concept, « Le Chien mon Ami », sorte de révolution culturelle en faveur de la bientraitance interprofessionnelle des chiens. Entretien.
Semaine vétérinaire : En quoi consiste le concept « le Chien mon Ami » ?
Isabelle Vieira : Ce concept se décline sur 3 axes :
- la création d’une communauté active sous forme d’un réseau national multiprofessionnel (éleveurs, éducateurs, vétérinaires, etc.) récompensant les personnes ou structures qui s’engagent dans l’éthique canine, référencées sur un site ou une application par une sorte de « label » délivré par la Seevad.
- la formation des auxiliaires, des vétérinaires et des étudiants à un abord bienveillant de l’animal et à une meilleure approche de la relation propriétaire-chien. Le but n’est pas de sanctionner les confrères, mais au contraire d’élever le niveau de l’éthique générale des pratiques, et si besoin d’aider à leur changement (livrets explicatifs, etc.). Cela améliorerait l’image globale de la profession et récompenserait également le praticien sur son engagement individuel. Toutefois, notre profession étant réglementée, nous devons discuter pour savoir comment mettre cela en pratique.
- la construction d’une force politique pour réhabiliter la place du chien en France.
SV : Les vétérinaires doivent-ils progresser en matière d’éthique ?
IV : Ils ont d’excellentes compétences médicales et chirurgicales, mais ils s’investissent encore peu dans l’approche empathique avec les chiens et leurs propriétaires. Il n’est plus acceptable d’entendre encore un discours d’un autre temps à propos du rapport de dominance, par exemple. L’éthique est un état d’esprit nouveau, qui prend en compte la douleur, mais aussi tous les facteurs de stress vécus par les chiens et leurs propriétaires. Comme dans certaines cliniques pour chats, les praticiens pourraient adapter leurs locaux et former leurs auxiliaires à l’accueil des chiens. Ils ont tout intérêt à modifier leurs pratiques, car une approche éthique fidélise la clientèle.
Extrait d’un article à paraître dans La Semaine Vétérinaire n° 1781 p 22 du 19/10/2018
Pour ma part, travaillant exclusivement en physiothérapie et formant de nombreux confrères et ASV, mon discours va toujours dans le sens d'une prise en charge douce et dans le confort de l'animal et d'un accompagnement du propriétaire. Quant au cadre des soins, arrêtons de travailler dans des espaces froids et impersonnels!
Tout le monde n'en sortira que plus apaisé et satisfait !
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