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Le colloque Humanimal repense le vivant

Amandine Violé

| 29.10.2024 à 11:00:00 |
© Amandine Violé

Résultat d’un travail pédagogique mené depuis plusieurs années, le colloque Humanimal s’est tenu pour sa première édition à l’école nationale vétérinaire d’Alfort (EnVA), le 17 et le 18 octobre 2024. Evènement inédit en son genre, Humanimal propose de faire se rencontrer science(s) et art(s) afin de penser le vivant autrement.

À l’heure où les liens entre santé humaine, animale et environnementale se font de plus en plus prégnants, l'approche One Health, “une seule santé”, s'impose. Le campus de l’EnVA reflète parfaitement cette vision transdisciplinaire : l’école vétérinaire y côtoie en effet le siège de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et de l’ONF (Office National des Forêts), pour une cohabitation des plus fertiles.

Fruit de cette collaboration tripartite, Humanimal a regroupé une communauté de scientifiques - vétérinaires, biologistes, ingénieurs, médecins, d’horizons divers - soucieux d’explorer le vivant dans ses interactions les plus complexes. Divers sujets ont été abordés, des maladies infectieuses zoonotiques aux enjeux de la perte de la biodiversité mondiale en passant par une exploration des relations sociales liant l’humain et l’animal. Spécificité du colloque, les conférences, ouvertes à tous.toutes, ont été accompagnées de performances musicales, orchestrées par des artistes du collectif aCROSS (art Création Recherche Outils Savoirs Synesthésies), sous l’égide d’Olivier Innocenti, instrumentiste-compositeur et de Lenka Stransky, directrice de recherche en histoire de la musique et musicologie.

Associer science(s) et art(s), une idée atypique ? Pas tant que ça. « Il faut autant de rigueur pour exécuter une partition musicale que pour mettre en place un protocole scientifique, autant de créativité pour faire jaillir une oeuvre que pour formuler des hypothèses innovantes. En ce sens, la démarche artistique et scientifique se répondent » a expliqué Claire Ponsart, cheffe de l’unité des zoonoses bactériennes à l’Anses et coordinatrice d’Humanimal. Dans cette perspective d’hybridation des genres, les artistes ont notamment travaillé en amont autour de partitions graphiques, souvent méconnues du grand public. Celles-ci ont pour particularité de suivre une notation musicale non conventionnelle où les notes se trouvent remplacées par des formes, abstraites ou non, des couleurs, des mots, des textures.

Une vision beaucoup plus instinctive de la musique qui n’a pour limite que l’imagination de ceux qui la composent et dont les artistes du collectif aCROSS se font le relai. Le public a ainsi pu assister à différentes expériences visuelles et sonores où accordéon, piano et voix ont donné vie à d’inspirantes projections éclectiques (un électrocardiogramme, de l’eau en mouvement, les œuvres du compositeur de sons et d’images Louis Roquin, auquel cette édition rendait hommage ...). Installations sonores et œuvres picturales jalonnaient également le parcours de ces deux journées, de l’Agora à l’amphithéâtre Fragonard, lieu historique du campus de l’EnVA.

Une belle réussite pour cet évènement innovant, qui invite à décloisonner les disciplines pour en saisir leur complémentarité et ainsi, améliorer notre compréhension globale du monde qui nous entoure.

Amandine Violé

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