Selon la dernière enquête Eurobaromètre 2022, c'est désormais le 1er facteur impactant la décision d'achat alimentaire en Europe, devant la question de la sécurité alimentaire.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de dévoiler les résultats de la 4ième édition de l’enquête de l’Eurobaromètre 2022. Cette enquête a pour objectif d’évaluer la perception des citoyens sur leur alimentation, notamment en ce qui concerne la question de la sécurité alimentaire, et d’appréhender leur comportement de consommation. Les données récoltées permettent d’affiner les stratégies de communication des risques de l’Efsa, mais aussi celles des Etats membres. Près de 27 000 personnes ont répondu à cette nouvelle enquête, dont un peu plus de 1000 personnes pour la France.
Le coût est le 1er facteur d’achatLa sécurité alimentaire reste une préoccupation importante, avec 46 % des répondants qui prennent en considération cet aspect lors de leur décision d’achat. Mais ce facteur pèse moins qu’en 2019 pour 23 pays, dont la France, et il arrive en 3ième position dans les facteurs d’influence à l’achat. Les deux premiers sont le coût avec 54 % des répondants le mentionnant, puis le goût (51 %). Ce sont les répondants du Portugal (74 %), de la Grèce (70 %) et de la Lettonie (70 %) qui sont les plus préoccupés par le coût d’achat des aliments.
La France se distingue de la moyenne européenne : le facteur le plus important est, en effet, l’origine géographique des aliments (58 % vs 46 % à l’échelle européenne), suivi du coût (56 %), puis du goût (51 %).
Que ce soit au niveau européen ou français, l’impact environnemental de l’aliment, est en tête de peloton, avec seulement 16 % des européens le mentionnant, et 18 % des français.
Une préoccupation pour les pesticidesParmi les sujets d’intérêt en sécurité alimentaire, les principales préoccupations des européens concernent les résidus de pesticides dans les aliments (40 % des répondants le citent), puis les résidus d’antibiotiques/d’hormones/de stéroïdes dans la viande (39 %), et les additifs (36 %). Les sujets les moins cités sont les ingrédients génétiquement modifiés (26 %), la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques (26 %), et le bien-être des animaux d’élevage (22 %).
Pour la France, si les pesticides et les additifs apparaissent aussi comme des préoccupations majeures, avec respectivement 51 % et 44 % des répondants français le mentionnant, la 3ième position revient au risque d’intoxication alimentaire (39 %). Le bien-être des animaux d’élevage est cité comme une préoccupation par 33 % des répondants.
Si les européens sont pleinement conscients des risques potentiellement associés aux aliments, cela ne prend pas non plus, une place si prépondérante dans leur perception de l’alimentation. Seuls 21 % indiquent être plus préoccupés par les risques alimentaire que par le fait d’avoir une alimentation saine ; 31 % indiquent être plus préoccupé par le fait d’avoir une alimentation saine, que par les risques alimentaires ; et 46 % indiquent être préoccupés par les deux. Cette tendance est aussi observée pour la France. L’alimentation saine est associée au fait de manger plus de fruits et légumes (61 %), moins de graisses (45 %), moins de sucres (42 %) et moins de sels (36 %).
Une confiance dans les scientifiques et les professionnelsSans grande surprise, en matière de sources d’information aux risques alimentaires, il ressort que la confiance aux institutions, est bien moins élevée que la confiance accordée à d’autres parties prenantes. Ainsi, 66 % des répondants font confiances aux institutions nationales ou européennes, un pourcentage élevé, mais moins que pour les médecins (89 %), les scientifiques d’université ou autres instituts publiques (82 %), les associations de consommateurs (82 %) ou encore les professionnels agriculteurs et producteurs primaires (74 %). Cette tendance générale s’observe aussi pour la France.
Assez logiquement, les principales d’information sur les risques alimentaires ne sont pas les sites internet institutionnels mais en premier lieu la télévision (61 %), les discussions entre famille/amis/collègues (44 %), et les moteurs de recherche sur internet (37 %).
Ceci dit, près de ¾ des répondants est d’accord sur le fait qu’il y a des réglementations pour garantir que les aliments consommés sont sûrs. De plus, au moins ¾ indiquent qu’ils changeraient sa façon de préparer les plats, si jamais il y a une actualité relative à la propagation d’une maladie d’origine alimentaire. Ceux qui ne le feraient pas estiment déjà préparer correctement les aliments pour éviter tout risque (45 %), et considèrent aussi le risque zéro n’existe pas (25 %).