Le médicament reste le premier intrant dans les cliniques - Le Point Vétérinaire.fr

Le médicament reste le premier intrant dans les cliniques

10.11.2008 à 10:00:00 |
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" Nous ne pouvons pas exclure que ce qui se passe en pharmacie humaine se produise chez nous ! », s’est alarmé Claude Andrillon, viceprésident du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), lors de l’atelier sur la pharmacie organisé dans le cadre des rencontres nationales vétérinaires à Lille, en octobre 2008.

Intervention prémonitoire ? Au même moment, au congrès des pharmaciens de Deauville (Calvados), la ministre de la Santé indiquait en effet qu’elle était favorable à ce que le public ait libre accès aux médicaments vétérinaires ne nécessitant pas de prescription, notamment ceux des gammes Clément-Thékan ou Biocanina, ceux exonérés ou qui ne relèvent pas des substances vénéneuses. Ce n’est pas une grande nouveauté puisque, dans les officines, les présentoirs de ces produits vétérinaires sont souvent placés dans l’espace parapharmacie, devant le comptoir, et pas derrière celui-ci comme l’exige la réglementation…

Le médicament représente 80 à 90 % du poste achat des cliniques

Au-delà de cette inquiétude d’ordre général, cet atelier a aussi permis d’aborder des problématiques de terrain, d’autant plus importantes que, selon Claude Andrillon, le médicament est le premier intrant dans la structure vétérinaire. Il représente 80 à 90 % du poste achat des cliniques et dégage un ratio achat / chiffre d’affaires de l’ordre de 30% chez les praticiens canins. « Pour les ruraux, plus le revenu est important, plus le ratio est élevé », observe notre confrère. Si les intervenants s’accordent sur la nécessaire valorisation des actes, celle du médicament est donc également importante pour la santé économique des entreprises.

Des évolutions de pharmacie humaine transposées au secteur vétérinaire ?

Outre les médicaments OTC ( over the counter ), en libre accès, Claude Andrillon, a évoqué d’autres évolutions de la pharmacie humaine susceptibles d’être transposées au secteur vétérinaire.

Un nouveau décret sur les grossistes- répartiteurs est ainsi annoncé par Roselyne Bachelot. Ils négocieraient les prix pour l’ensemble des pharmaciens, « comme une sorte de super Groupement d’intérêt économique (GIE) ». Si les médicaments sortent des officines pour investir, par exemple, des rayons dédiés dans les grandes et moyennes surfaces, « il est difficile d’imaginer que les médicaments vétérinaires ne se trouveront pas au même endroit ». « Demain, le mode de commercialisation des antiparasitaires internes ne risque-t-il pas d’être similaire à celui des antiparasitaires externes ? » , s’est-il interrogé. Quant à la notion de prix d’achat unique des médicaments, notre confrère estime qu’il s’agit d’un mirage. Si tel était le cas, les remises et les prix d’achat commerciaux ne se justifieraient plus. En outre, « si ce prix unique était négocié avec les Groupements de défense sanitaire, par exemple, cela serait extrêmement dangereux ». « Nous sommes dans une économie libérale et libre. Je souhaite que cette situation perdure, pour peu que l’industrie reste raisonnable », a insisté Claude Andrillon.

M Neveux

Extrait de La Semaine Vétérinaire 1334

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