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Le point sur le Sars-CoV-2 et les animaux de compagnie

Anne-Claire Gagnon | 19.05.2021 à 09:06:00 |
© Andrey Zhuravlev-iStock-iStockphoto

Les publications, à la fois pratiques, cliniques et de recherche fondamentale, se multiplient sur les chats (et les chiens).

Les publications disponibles sur le rôle des animaux de compagnie dans l’épidémiologie de la Covid-19 se multiplient et montrent, sur des cas cliniques isolés, que la contamination des chats et des chiens par leurs propriétaires malades de la Covid-19 est limitée. Dans un foyer de 40m2, en Grèce, où 3 chats ont été confinés avec leur propriétaire infectée et malade, seul un chat a présenté de discrets signes cliniques, avec une diarrhée régressant spontanément, les PCR n’étant positives que pour 2 des 3 chats. Dans le cas clinique grec, le séquençage génomique des Sars-CoV-2 des chats a montré qu’il n’y avait aucune mutation ni recombinaison. Une étude américaine, en cours de soumission, montre que le fait de laisser le chien dormir avec son propriétaire malade augmente aussi son risque d’infection.

Les études réalisées en Italie auprès de propriétaires malades établissent la prévalence pour les chats à 16,2%, et 2,3% pour les chiens qui, dans cette étude, font plus de formes cliniques que les chats, souvent asymptomatiques. Plus le nombre d’humains atteints est important au foyer, plus le risque de séroconversion des animaux de compagnie est probable. Aux Pays-Bas, sur une population humaine tout venant (malade ou non), la prévalence s’établit à 0,4% pour les chats et 0,2% pour les chiens.

Une étude sur la contamination des fourrures des animaux pelletiers (vison, renard bleu, raton laveur finlandais) précise que les UV n’ont aucun effet décontaminant, contrairement à la chaleur (60°C pendant 1H), technique inapplicable sur des animaux vivants.

Excrétion courte et transmission entre chats limitée

Côté recherche fondamentale, une nouvelle publication chinoise a utilisé 20 jeunes chats (de 8 à 18 mois) pour voir quelle transmission de chat à chat était possible, dans des conditions expérimentales spartiates. Les doses infectantes intranasales des premiers chats étaient très importantes (106 50%TCID50) et ont provoqué une perte de poids de 10% des chats, avec une diarrhée (pour ceux qui ont fait des signes cliniques). L’excrétion virale au niveau laryngé a été maximale au 3e jour, avant de diminuer ; les écouvillons fécaux ont présenté un pic au 7e jour et le virus était indétectable au 11e jour.  Ces premiers chats infectés ont été mis en contact, deux par deux (un chat infecté, un chat naïf) dans une même cage, pendant deux jours, puis ainsi jusqu’à 4 passages potentiels. Douze chats ont été euthanasiés au 14e jour post-infection/exposition, montrant de discrètes lésions pulmonaires pour les chats initialement infectés et la 1ère génération exposée. En revanche, les chercheurs n’ont pas trouvé trace du Sars-CoV-2 chez les 2e, 3e et 4e séries de chats exposés, avec un bilan d’euthanasies bien inutiles. Fred Scott avait l’habitude de dire que les tests "Corona" avaient tué plus de chats que la PIF elle-même. Et les recherches sur les chats pour le Sars-CoV-2 risquent de tuer plus de chats que la maladie elle-même, bien triste record.

Anne-Claire Gagnon
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