Une étude a montré que les appareils électroniques portables – tablettes, téléphones portables - utilisés par le personnel des structures vétérinaires pouvaient être porteurs de bactéries dont certaines résistantes aux antibiotiques. Les chercheurs rappellent l’importance de l’hygiène des ces appareils.
Les téléphones portables et les tablettes, utilisés par les vétérinaires praticiens, peuvent-ils être une source de contamination bactérienne pour les animaux ? Cette question a fait l’objet d’une récente publication dans le dernier numéro du Journal of Small Animal Practice (JSAP), par une équipe de chercheurs de l’école vétérinaire de Bristol (Royaume-Uni). Comme le soulignent les chercheurs, en médecine humaine, il y a de plus en plus de preuves montrant que ces appareils pourraient jouer un rôle comme réservoirs de bactéries à l’origine d’infections nosocomiales. A ce stade des recherches, il a été ainsi montré que ces appareils étaient porteurs de bactéries, avec des isolats résistants aux antibiotiques, mais aucun lien n’a été fait entre la contamination d’un appareil et des infections humaines.
En médecine vétérinaire, les recherches à ce sujet sont rares. Dans ce contexte, les chercheurs avaient pour objectif de déterminer la prévalence de Staphylococcus spp. sur ces appareils au sein de l’hôpital vétérinaire universitaire, d’identifier la source de contamination, et de déterminer le caractère pathogène des souches bactériennes trouvées.
Des appareils peu désinfectés
Sur 47 échantillons, 32 (68%) se sont révélés positifs pour Staphylococcus spp., avec une médiane de 10 colonies cultivées par appareil (0-230). De plus, une résistance à la vancomycine a été détectées pour 17 échantillons sur 47 (36%), dont 4 isolats à coagulase positive. Une résistance à l’oxacilline a été mis en évidence dans 2% des cas.
Ces appareils sont utilisés quotidiennement par le personnel interrogé : 41 sur 48 les utilisent tous les jours, et parmi eux, 30 (73%) l’utilisent plus de 9 fois par jour. Les autres (11) l’utilisent entre 2 et 6 fois par jour. Malgré cet usage fréquent, la désinfection ne suit pas : ainsi, 21 sur 48 (44%) répondants ne désinfectent jamais leur appareil, et 16 (33%) le font moins d’une fois par semaine. Seul 3 indiquent le faire quotidiennement. Enfin, sur 11 isolats séquencés, ont été mis en évidence du S. capitis (5), du S. epidermidis (4) et du S. hominis (2), qui sont des espèces bactériennes associés aux être humains, montrant donc que la source probable de contamination des appareils est l’humain par contact cutané.
Ces résultats mettent en avant que nos appareils électroniques portables ont le potentiel d’être contaminé avec des pathogènes, et donc qu’il ne faut pas négliger la désinfection de ces appareils, au moins une fois par jour, à l’instar de ce qui est déjà pratiqué en matière d’hygiène dans les établissements de soins vétérinaires.