Le vétérinaire a un rôle essentiel à jouer dans le bien-être des équidés - Le Point Vétérinaire.fr

Le vétérinaire a un rôle essentiel à jouer dans le bien-être des équidés

16.04.2010 à 09:00:00 |
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La filière équine vit actuellement une mutation profonde. Les répercussions ont été abordées lors de l’assemblée générale de la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC), qui s’est tenue à l’école d’Alfort, le 11 avril dernier.

La présence des instances de tutelle et de la profession vétérinaire témoigne d’ailleurs des préoccupations des professionnels sur ce sujet.
L’assemblée générale et la réunion des délégués locaux ont été l’occasion de revenir sur les conséquences de la disparition des Directions départementales des services vétérinaires (DDSV), de la prime à l’équarrissage et sur les Etats généraux du sanitaire.

Un contexte difficile

Le sujet de l’équarrissage est revenu sur le devant de la scène car, depuis le désengagement de l’Etat en juillet dernier, de réels problèmes se posent sur le terrain. « L’idée est d’aller vers une mutualisation par région et non interrégionale, les problématiques n’étant pas comparables », a précisé Charles de Certaines, qui représentait le ministre de l’Agriculture. « C’est aux pouvoirs publics de réagir avant qu’il n’y ait un drame ! C’est se voiler la face que de parler de gestion sanitaire, alors que des propriétaires enterrent leurs chevaux dans de la chaux, en raison du coût devenu exorbitant de l’équarrissage », a clamé un membre de la ligue. « De multiples incidents sont pointés du doigt par nos délégués : surestimation du poids de l’animal enlevé, paiement exigé en Charente-Maritime après le passage de la tempête Xinthia, des prix multipliés par trois dans certaines régions, etc. », a expliqué Bertrand Neveux, secrétaire général de la LFPC. L’association a décidé de répertorier toutes les pratiques locales des sociétés d’équarrissage pour dénoncer les dysfonctionnements actuels.

Des membres témoignent aussi d’un nombre croissant de cas où les Directions départementales de la protection des populations (DDPP, ex-DDSV) ne se déplacent plus. En réponse aux interrogations des membres de la ligue, notre confrère Benoît Assémat, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire, a témoigné de son inquiétude face à la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui voit aujourd’hui les DDSV remaniées au sein des DDPP (ou DDCSPP). « Cette organisation est fragile, elle additionne des domaines extrêmement différents les uns des autres comme les droits des femmes, l’enfance, etc. Alors que les moyens sont déjà faibles, que les personnes dédiées aux chevaux sont si peu nombreuses, le risque de voir la prévention et l’intervention en cas de maltraitance reléguées sous les piles de dossiers est bien réel », a reconnu Benoît Assémat. « La motivation du préfet, voire d’un technicien, sera propre à chaque affaire et à chaque département. La gestion du bien-être des animaux n’en sort pas renforcée, bien au contraire », a déploré Jean-Pierre Kieffer.

Une certitude a émergé durant cette journée de débats : la profession vétérinaire est au cœur des dispositifs de gestion du bien-être des équidés. Richard Corde a confirmé le rapprochement de la LFPC avec l’Association vétérinaire équine française (Avef) pour le développement d’un réseau de praticiens sentinelles, qui épauleront les délégués de la ligue et les professionnels locaux.

Marine Neveux

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