L’adoption de chiennes beagle ayant été utilisées en expérimentation animale est une alternative efficace à leur euthanasie. Entretien avec Karine Reynaud, de l’UMR Physiologie de la Reproduction et des Comportements, à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort (EnvA, Val-de-Marne), et responsable des adoptions de chiennes de laboratoire.
Pourquoi proposez-vous des beagles à l’adoption ?
Nous faisons adopter les chiennes que nous stérilisons (prélèvement d’ovaire lors des chaleurs) pour nos recherches sur la physiologie de la reproduction. Cela s’inscrit dans nos questionnements sur nos pratiques d’expérimentation animale, et dans l’amélioration de notre éthique. Les chercheurs n’utilisent des animaux que s’ils en ont vraiment besoin et, après certaines études, l’adoption permet d’offrir aux chiennes une vie après le laboratoire. Elles sont issues des 3 principaux élevages de beagles pour laboratoires en Europe (chiennes non vendues ou de réforme) et des firmes pharmaceutiques, qui nous confient les animaux non euthanasiés en fin de protocole.
Quelles sont les particularités de ces chiennes ?
Elles ont entre 1 et 5 ans environ, et ont vécu plusieurs vies : élevage, laboratoire, chenil, etc. Elles sont très différentes des animaux adoptés à la SPA (société protectrice des animaux), car elles n’ont pas connu de maltraitance ni d’abandon, mais elles doivent découvrir la vie de famille et nous devons les préparer à cela. Le laboratoire ne semble pas avoir d’effet sur leur comportement. En revanche, il existe un effet « élevage d'origine » : certaines chiennes ont été mal socialisées dans leur jeune âge et sont timides.
Plus d’informations dans La Semaine Vétérinaire n° 1755 du 16/03/2018, p 23
Dr ESPERONNIER Michèle
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