Premier cheptel bovin d’Europe, la connaissance des maladies bovines transmises par les arthropodes revêt une importance économique et sanitaire majeure. L’Anses a financé une synthèse des travaux menés en France métropolitaine afin de faire un état des lieux des connaissances disponibles.
La synthèse a été confiée à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Sur les 9225 documents sélectionnés, 1047 ont été lus et 290 analysés. Les vecteurs étudiés étaient les mouches piqueuses, les culicoïdes, les simulies, les puces, les taons, les poux, les hippobosques, les moustiques, les phlébotomes et les tiques. Les analyses réalisées ont permis aux auteurs de fournir des cartes de distribution et d’abondance des différentes espèces d’intérêt médical et vétérinaires en fonction des données de la littérature.
Ces travaux ont constaté, pour une large part des publications, une absence de données concernant les caractéristiques des systèmes d’élevage (taille de l’élevage, race des bovins…). Peu de données mentionnent la présence et l’abondance d’arthropodes hématophages du bétail, ou sont réalisées dans des espaces spatio-temporels limités. Elles ne permettent donc pas de généraliser ou de comparer les connaissances. Cela peut nuire à la compréhension des déterminants de la présence de vecteurs. D’après la publication, certains groupes d’arthropodes sont clairement sous-documentés (hippobosques, puces, poux, taons,…), comme certains pathogènes (Babesia major et Theileria orientalis, transmis par les tiques, sur lesquels les connaissances disponibles sont insuffisantes).
La publication mentionne le besoin de mener des recherches fournissant des données actualisées et standardisées dans différentes zones géographiques et climatiques et ainsi améliorer la connaissance sur les déterminants de la présence de vecteurs de maladies. Des connaissances d’autant plus indispensables dans le contexte de dérèglement climatique, qui modifie les conditions biotiques et abiotiques des milieux, les barrières écologiques et redessine l’aire de répartition des pathogènes, des vecteurs et de leur hôte. Ceux-ci peuvent être contrôlés dans un temps raisonnable si les détails de leur bio-écologie sont connus (cycle de vie, comportement trophique et reproductif, sensibilité aux mesures de contrôle…). La publication note également un besoin d’entomologistes spécialistes des espèces d’intérêt vétérinaires en France.