Selon les résultats d'une étude menée dans les Alpes suisses, et publiée en décembre 2022 dans le Journal of Rural Studies, la prédation du loup conduit de nombreux agriculteurs à abandonner l’élevage pastoral, ovin et caprin.
Les loups sont perçus comme une menace par les éleveurs de petits ruminants. Face à ce constat, des chercheurs ont examiné la correlation entre l'arrêt de l'activité d'élevage par des éleveurs de petits ruminants des montagnes suisses et la présence du loup. Pour cela, ils ont utilisé le modèle d'Albert Hirschman (modèle de la loyauté, de la défection et de la prise de parole) et les attitudes individuelles et collectives face au déclin du niveau de services fourni par les organisations (services publics, entreprises, etc.) pour répondre à la pression de prédation du loup, ont été analysées. Les auteurs ont étudié les impacts concrets de la présence du loup sur les abandons du métier et les intentions d'abandon exprimées.
Des effets significatifsA cet égard, les chercheurs ont analysé des données collectées dans des élevages de petits ruminants suisses (13 954 exploitations "classiques" et 3 758 élevages avec estive en montagne) ainsi des questionnaires diffusés auprès de 928 éleveurs. Les informations obtenues ont révélé que les attaques des loups expliquent faiblement, mais de manière significative, le taux d'abandon de l'activité d'élevage de petits ruminants (surtout dans les petits élevages) dans les zones de prédation. Par ailleurs, selon les résultats de l'enquête, plus la pression de prédation exercée par le loup augmente, plus l'intention des éleveurs d'abandonner l'élevage de petits ruminants est forte. Comme l'ont conclu les chercheurs, il conviendrait que les autorités prennent davantage en compte ce risque de découragement dans les politiques agricoles et dans la mise en place des mesures de conservation du loup.