![Les menaces sur la phénylbutazone équine se dissipent](https://www.lepointveterinaire.fr/images/9fd/5d029ce4929047dd7ae2093048e6b/site_vet3r_actu65054_photo.jpg)
Dans le pire des cas, un gros consommateur de plats préparés à base de bœuf qui, à son insu, ingérerait de la viande chevaline, serait exposé à des résidus de phénylbutazone « une fois tous les 7 ans ». C’est peu. Et surtout, cela élimine le risque potentiel de cancérogénicité qui découle d’une exposition chronique.
Le consommateur régulier de viande chevaline est un peu plus exposé : au maximum « une fois tous les quatre mois » ont calculé les experts de l’Agence européenne du médicament (EMA) et de l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (Efsa). Là encore, cela ne correspond pas à une exposition chronique.
Les deux agences ne recommandent donc pas le retrait de la phénylbutazone de l’arsenal thérapeutique équin (Equipalazone® en France). Toutefois, le profil toxicologique de la molécule reste défavorable et ne permet pas d’envisager, à l’inverse, la fixation d’une limite maximale de résidus (LMR). Cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) reste interdit d’emploi chez les équidés non exclus de la filière bouchère.
Le principal risque d’une contamination accidentelle dans la filière bouchère est celui d’une aplasie médullaire mortelle qui survient dans environ un cas sur 30 000 patients traités, soit une incidence similaire à celle du chloramphénicol pour le même risque.
La consommation de viande chevaline a été estimée à 2 fois par semaine. Celle de plats préparés à base de bœuf à 4 fois par semaine (avec une contamination par du cheval dans 2 % des plats). Dans ces scénarios, la probabilité journalière pour qu’un homme sensible au risque d’aplasie médullaire soit exposé involontairement à la phénylbutazone est estimée entre deux cas pour un milliard d’individus et un cas pour 100 000 millions.
Éric Vandaële
Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013 en page 20