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Les nouvelles modalités pratiques de castration des porcelets

Tanit Halfon

| 23.11.2021 à 11:30:00 |
© iStock-tirc83

Dans le cadre de l’interdiction de la castration à vif des porcelets, un arrêté, et une instruction technique, détaillent les conditions de mise en œuvre d’une castration, ainsi que les modalités pratiques de réalisation. 

Au 1er janvier 2022, la castration chirurgicale à vif des porcelets est interdite, et seule la castration avec anesthésie et analgésie est autorisée, par d’autres moyens que le déchirement des tissus. Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture vient de dévoiler un nouvel arrêté et une instruction technique, qui indiquent les modalités pratiques de sa mise en œuvre.

Les conditions de la castration

L’arrêté du 17 novembre 2021, détaille les situations dans lesquelles une castration reste possible :

- à des fins thérapeutiques ou de diagnostic ;

- dans le cadre d’un cahier des charges pour l’obtention d’un signe d’identification de la qualité et de l’origine ;

- dans le cadre d’un contrat de vente ;

- dans le cadre d’une demande de l’acheteur (exigences de qualité, par exemple lors de ventes directes).

Pour les trois derniers points, la castration est obligatoirement associée à une gestion de la douleur si elle est chirurgicale, avec anesthésie et analgésie, ou elle doit se faire par immunocastration.

Les modalités pratiques de la castration

En pratique, l’anesthésie locale comme générale peuvent être envisagées. L’utilisation d’anesthésiques généraux reste réservée à l’usage vétérinaire. Par contre, sous conditions de formation, les éleveurs, salariés, techniciens de groupement ou référents de bien-être animal, peuvent utiliser des anesthésiques locaux. Une première série de formation est lancée fin novembre, par des modules de e-learning élaborés par l’Ifip-institut du porc et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Une attestation individuelle sera délivrée à l’issue de cette formation. Une 2ième session de formation est prévue sur le terrain, et devra être réalisée dans les 6 mois après la formation théorique.

En parallèle, l’Ifip a aussi mis en ligne des protocoles pratiques avec deux anesthésiques locaux possibles : la lidocaïne et le tri-solfen. Le premier est commercialisé en France mais ne dispose pas d’une AMM pour le porc. Il pourra être prescrit dans le cadre de la cascade. Le deuxième par contre, n’est pas commercialisé en France. Une procédure est en cours pour pouvoir permettre son utilisation dès le 1er janvier 2022 (au moins une autorisation temporaire d’utilisation).

Une sécurisation des surcoûts de production

L’utilisation d’anesthésiques locaux, et le temps supplémentaire pris pour castrer, entraine forcément un surcoût pour l’éleveur. L’Ifip a élaboré un simulateur pour mieux l’évaluer. Dans ce cadre, afin de sécuriser les charges de l’éleveur, « la castration sera en effet conditionnée soit à l’existence d’un signe de qualité, soit à la signature d’un contrat Egalim2 qui lui garantit la prise en compte des coûts de production », précise le ministère. Les exceptions au contrat prévues par la loi Egalim 2 s’appliquent : vente en direct, petits détenteurs…

Tanit Halfon

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