Evolutions démographiques, directive “services” ou encore politique tarifaire étaient au programme de la réunion du Syndicat des vétérinaires de la région parisienne (SVRP) le 7 novembre à Maisons-Alfort.
La profession vétérinaire est à l’abri du péril vieux. Le papy-boom n’aura pas lieu. Ou alors de manière sporadique et localisée géographiquement. Si la proportion des plus de soixante ans augmente doucement, il n’y a pas de risque de déstabilisation. Les jeunes générations, notamment les femmes, prennent peu à peu le pouvoir (les employeurs de moins de trente ans sont majoritairement des femmes) et surtout de nombreux diplômés (dont 40 % sont issus de facultés étrangères) arrivent sur le marché du travail. « Entre 2008 et 2009, le solde net positif était de 663 praticiens inscrits à l’Ordre, soit une augmentation de 5 %. Entre 1998 et 2009, la hausse est de 20 % », a détaillé le consultant Christophe Jeammot, du cabinet d’étude Pollen Conseil qui a réalisé une enquête de branche à la demande de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL).
Vers un statut de vétérinaire débutant
Mais comment absorber cet afflux de diplômés dans un marché vétérinaire atone ? Le nombre de structures qui emploient des salariés progresse (4 762, soit + 9 % entre 2005 et 2009), et plus particulièrement les très petites entreprises avec un salarié unique. « Peut-être que les jeunes diplômés travaillent moins en nombre d’heures, ce qui permet davantage d’embauches ?, s’est interrogé Christophe Jeammot, qui regrette l’absence d’outils statistiques fins dans la profession. Peut-être que de plus en plus de salariés se tournent vers le statut de collaborateur libéral ? Ou encore que l’on embauche moins d’auxiliaires au profit de jeunes vétérinaires ? »
La création d’un statut de vétérinaire débutant est étudiée par les représentants de la profession. Un statut dans lequel le jeune diplômé serait cantonné pendant cinq à dix ans, occupant une fonction double de vétérinaire et d’auxiliaire, une phase de transition en quelque sorte. « En tout état de cause, a prévenu Christophe Jeammot, un afflux incontrôlé de diplômés aurait à terme un impact négatif sur l’économie vétérinaire et le revenu des praticiens. »
Nicolas Fontenelle
Pour en savoir plus, lire La Semaine Vétérinaire n°1425 pages 12 et 13