Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées - Le Point Vétérinaire.fr

Listeria monocytogenes : une bactérie aux capacités d’adaptation insoupçonnées

Clothilde Barde

| 25.09.2023 à 13:00:00 |
© Manjurul

Comme l'indique un communiqué de l'Anses publié le 11 septembre 2023, le projet européen Listadapt a permis de mettre en évidence les capacités d’adaptation des souches de Listeria monocytogenes dans différents milieux.

Avec pour objectif de comprendre les mécanismes d’adaptation des souches de Listeria monocytogenes à leur environnement, le projet européen Listadapt, coordonné par l’Anses, a été mis en place de 2018 à 2020 dans le cadre du programme One Health EJP. En effet, Listeria monocytogenes, bactérie responsable de la listériose chez l’être humain, maladie rare en France mais qui représente la deuxième cause de décès d’origine alimentaire, est très largement répandue dans les aliments, chez les animaux d’élevage et sauvages, dans le sol, l’eau ou la végétation.

Un projet de grande ampleur

C'est pourquoi, les chercheurs ont essayer de comprendre les mécanismes d’adaptation de la bactérie, afin de savoir quelles souches sont susceptibles de proliférer au contact des aliments et quelles sont celles pouvant être par exemple résistantes à un désinfectant ou à un antibiotique. Dans le cadre de Listadapt, projet qui réunissait 8 partenaires de 7 pays européens, 1 485 nouvelles souches de Listeria monocytogenes ont ainsi pu être collectées. Ces dernières avaient des origines variées et appartiennaient à 80 familles clonales (ou complexes clonaux). Le travail de recherche a permis de montrer que, même si certaines familles clonales sont préférentiellement présentes dans des environnements spécifiques, ceci ne s’explique pas par une capacité accrue à survivre dans ces milieux. En effet, l'étude précise des caractéristiques d'un sous-panel de 100 souches environnementales ou animales et de 100 souches alimentaires a permis de montrer que certaines souches prélevées dans les aliments peuvent survivre dans le sol et d’autres non, même si elles appartiennent à une même famille clonale.

Une grande variabilité dans les souches

De plus, les capacités des bactéries à former des biofilms, à adhérer à des surfaces et à résister à des désinfectants et à des antibiotiques ont également été étudiées. Les scientifiques ont pu montrer que, parmi les souches collectées, il existe une grande variabilité au sein d’une même famille clonale. Comme le conclu l'étude, "certains résultats suggèrent que les différences de capacité d’adaptation des souches pourraient venir de l’effet cumulé de petites variations génétiques. Toutefois, des études supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer cette piste". Même si le projet est officiellement terminé, il faudra encore deux ou trois ans aux chercheurs pour analyser toutes les données collectées, conclu le communiqué de l'Anse.

Clothilde Barde

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