Louveteaux et mentorés : un accompagnement des jeunes vétérinaires dans l’air du temps - Le Point Vétérinaire.fr

Louveteaux et mentorés : un accompagnement des jeunes vétérinaires dans l’air du temps

Laurent Lacouture

| 01.10.2021 à 17:33:00 |
© iStockphoto

Ce mois-ci nous allons parler des jeunes vétérinaires. Encore étudiants ou à peine sortis de l’école, ils sont souvent confrontés à des angoisses, des difficultés. Le manque d’expérience est une chose, mais faire face à la réalité du métier en est une autre. C’est là qu’intervient le mentorat.

Le mentorat est un concept simple : un contrat tacite entre un ou plusieurs vétérinaires (ou anciens vétérinaires) et un.e jeune vétérinaire. L’idée est d’échanger, de dialoguer, de partager. En effet, le mentorat est une relation bidirectionnelle. Le mentor apporte au (à la) mentoré·e tout comme les mentoré·e·s apportent aux mentors.

Cette merveilleuse idée a été rendue possible grâce au site Louveto qui est un lieu de mise en relation entre de jeunes vétérinaires (appelés louveteaux) et des mentors vétérinaires. Le site a été récemment mis à jour et modernisé pour faciliter encore plus la mise en relation à travers un filtre de préférences. Le site de Louveto vient également de recevoir le prix de l’ordre des vétérinaires 2021. C’est dire si l’idée est intéressante et utile à la profession. Dans un contexte de plus en plus tendu où des jeunes diplomés quittent la profession, il est plus que jamais temps de prendre soin de cette jeune génération.

Véto-entraide a également apporté son soutien à ce projet. Ainsi est né Vetora, un partenariat qui va permettre un suivi des binomes mentoré/louveteau ainsi qu’une formation des mentors pour les rendre plus rapidement efficaces.

Si le mentorat bien réalisé est un formidable outil d’intégration des jeunes vétérinaires dans la jungle de notre métier, il faut cependant bien garder à l’esprit qu’il peut exister des dérives. On ne devient pas mentor pour recruter, ce n’est pas l’objectif premier. Bien entendu, il est possible que le louveteau finisse par travailler pour sa ou son mentor mais ce n’est pas une finalité attendue dès le départ. On ne met en place une relation purement descendante : un mentor se doit d’être à l’écoute, de rassurer, d’apporter son expérience. Mais son expérience n’est pas vérité. La parole du mentor n’est pas parole d’évangile. Vetora servira, entre autre, à cela. Surveiller que le mentorat se déroule dans de bonnes conditions et qu’il n’y ait pas d’abus.

Enfin, je voudrais m’adresser aux jeunes vétérinaires, les futurs louveteaux. Trouver un mentor est une démarche qui peut prendre du temps et peut nécessiter plusieurs essais. C’est comme les bons restaurants, il faudra en essayer plusieurs avant de trouver son resto favori. Mon conseil : tentez votre chance !

Vous ne savez pas si le mentorat vous sera utile, vous avez l’impression que tout va bien, vous êtes sûr de vous ? Très bien, inscrivez vous quand même et entamez le dialogue, vous découvrirez peut-être des vétérinaires sympas qui pourront, à l’occasion vous épauler.

Vous êtes plutôt stressé·e, angoissé·e et l’avenir est une grande inconnue ? Parfait, vous êtes au bon endroit ! Inscrivez-vous, remplissez au maximum votre profil et faites votre choix ! Vous n’êtes pas obligé·e de ne choisir qu’un·e seul·e mentor. Au contraire, connectez-vous avec plusieurs mentors et lancez un premier sujet de conversation, suivant les réponses qui vous seront faites vous pourrez faire votre sélection. La première impression est souvent la bonne.

Enfin, la grande question : comment entamer la discussion avec votre futur·e mentor ? Merci d’avoir posé la question ! (vous êtes géniaux:))

Je vous propose deux approches :

1° (si vous êtes du genre plutôt extraverti·e). Rédiger un petit texte d’introduction sur vous : votre situation actuelle, vos ambitions futures, voire votre mode de vie idéal (urbain, peri-urbain ou rural). Conclure votre texte par une ou deux questions qui vous angoissent et proposer à votre futur·e mentor d’y répondre.

2° (si vous êtes plutôt intraverti.e). Rédiger un petit texte pour vous présenter et demandez à votre interlocuteur·trice de faire de même et de vous raconter succintement son parcours en lui demandant à la fin de vous poser une ou plusieurs questions sur votre vision du métier. Ainsi c’est votre interlocuteur·trice qui fera le premier pas et vous pourrez plus facilement, dans un deuxième temps, orienter la conversation vers vos propres questionnements.

Vous l’aurez compris, pour que le système fonctionne, il nous faut des louveteaux et des mentors. Alors inscrivez-vous vite sur la plateforme de Louveto et qui sait à très bientôt pour échanger chers louveteaux.

Les plus :

Une approche pour favoriser l’insertion des jeunes vétérinaires.

Un site clair et intuitif, qui continue à s’améliorer encore dans la recherche des mentors proposés.

Les moins :

Il n’y en a pas à mon sens : le mentorat est une idée parfaitement adaptée à notre profession et devrait se démocratiser afin de permettre la cohésion et le soutien intergénérationnel dont a besoin notre profession aujourd’hui.

Laurent Lacouture

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