Ne plus stigmatiser les maladies mentales des soignants - Le Point Vétérinaire.fr

Ne plus stigmatiser les maladies mentales des soignants

Anne-Claire Gagnon | 21.03.2019 à 10:02:07 |
Dessin d’Emmanuel Thébaud
© Emmanuel Thébaud

La nouvelle action &Me de Mind Matters, initiative pluridisciplinaire des professionnels de santé au Royaume-Uni, qui s’étend à la profession vétérinaire, est un appel à s’exprimer, notamment sur les maladies mentales. Trois professionnels ont témoigné de leurs souffrance.

Dire les choses, celles qu’on cache, dont on a honte, que le regard des autres peut stigmatiser, notamment les maladies mentales, voilà le but de la nouvelle action &Me de Mind Matters. En cette matinée du 7 avril 2018 à Birmingham (Royaume-Uni), au congrès de la British Small Animal Veterinary Association (BSAVA), l’étonnement, l’émotion, la compassion et l’attention ont été grandes. Car, successivement, une ancienne présidente de la British Veterinary Association (BVA), un confrère militaire, une psychiatre et une femme médecin sont venus chacun témoigner du jour où ils se sont écroulés, et des traitements qu’ils ont pris et suivent encore.

Pourquoi se sentir mal quand tout va bien ?
Nicky est vétérinaire et a raconté comment en 2000, alors que tout lui semblait génial, un dimanche, elle s’est dit : « Demain, je ne vais pas retourner travailler. » Son généraliste, qui la connaît bien, a suggéré qu’il était temps qu’elle accepte de voir un spécialiste, pour ce  quatrième épisode de mal-être. Elle a pleuré, mais est retournée travailler, puis a craqué de nouveau tout en refusant l’arrêt de travail proposé par son médecin. Elle a alors attaqué les antidépresseurs et serré les dents. Le soutien de son mari a été déterminant, jamais dans l’injonction.
« Le pire, a-t-elle dit, c’était de se sentir coupable d’aller si mal alors que tout allait bien. » Elle a donc continué à assumer ses responsabilités, tout en sachant qu’à l’intérieur d’elle quelque chose s’était cassé. « La sérotonine a été un merveilleux sparadrap. » Quand son association a fusionné avec une autre voilà cinq ans, elle a participé à la restructuration de l’activité jusqu’au moment où le niveau de responsabilité l’a à nouveau plongée dans ce mal de vivre indéfinissable. Aujourd’hui, elle prend toujours ses médicaments, a peur de la retraite, d’arrêter d’exercer, mais elle témoigne pour alterter sur la situation de ces collègues qui vont trop bien et peuvent s’écrouler sans crier gare. « Parlez, demandez de l’aide. La santé mentale, ce n’est pas aussi simple qu’une prise de sang, un diagnostic, avec une solution pour le problème. »

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 46-47 de La Semaine Vétérinaire n° 1801.

Anne-Claire Gagnon
1 commentaire
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spez animal + animalité le 22-03-2019 à 13:56:16
question qui est un exemple de non-sens
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