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Nouvelle extension du moustique tigre en métropole

Tanit Halfon

| 10.05.2023 à 17:17:00 |
© iStock-mrfiza

Il est désormais installé dans 71 départements de France métropolitaine, soit 4 départements de plus touchés par rapport à 2021.

Le moustique tigre, Aedes albopictus, continue son extension sur le territoire français métropolitain. Selon les dernières données du ministère de la santé, ce sont désormais 71 départements (sur 96) qui sont touchés en 2022 avec un moustique qui y est implanté et actif. Quatre départements se sont rajoutés à la liste des territoires où le moustique est installé : l’Allier, l’Ille-et-Vilaine, le Loir-et-Cher et la Haute-Loire.

Tous ces départements ne sont égaux : seuls 14 d’entre eux sont fortement colonisés, c’est-à-dire avec au moins 40 % des communes du département qui sont touchées : Corse du sud, Haute-Corse, Alpes-Maritimes, Var, Bouches du Rhône, Vaucluse, Gard, Hérault, Pyrénées-Orientales, Tarne-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Rhône, Paris, Hauts-de-Seine. Comme le rappelle le ministère, ce moustique est surtout urbain : « son caractère anthropophile (qui aime les lieux habités par l’homme) explique qu’une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser. »

Le moustique tigre est un vecteur potentiel de plusieurs virus pour l’humain : du virus de la dengue, du chikungunya ou encore Zika. Mais pour l’instant, c’est le virus de la dengue qui commence à poser problème sur le territoire, avec des signalements croissants de cas autochtones. Pour le virus du chikungunya et Zika, seuls des cas importés sont détectés.

Une année 2022 « exceptionnelle » pour la dengue

Pour la dengue, la situation a été « exceptionnelle » en 2022, ont relaté les chercheurs de Santé Publique France dans une communication publiée sur Eurosurveillance. En effet, a été constatée une augmentation nette des cas de dengue : au 21 octobre 2022, 65 cas autochtones, associés à 9 évènements de transmission, avaient été détectés. Il s’agit d’une situation exceptionnelle puisque le nombre de cas autochtones dépasse largement celui qui avait été détecté sur la période 2010 à 2021 et qui s’élevait à 48.

Tous les cas étaient localisés dans le sud de la France (dont en Corse), et plus particulièrement le long du pourtour méditerranéen dans les Alpes-Maritimes (dont 1 foyer regroupant 34 cas !). Six des évènements ont eu lieu dans des départements où il n’y avait jamais eu de description de transmission autochtone d’un virus transmis par Aedes (Occitanie, Corse). Le cas primaire importé n’a pas être identifié que pour deux évènements de transmission (un cas primaire venant de la Réunion, et un autre de la République démocratique du Congo).

Selon Santé Publique France, il ne s’agit pas d’un « artefact de surveillance » (la surveillance ayant été maintenue pendant la Covid-19) mais bien d’une hausse réelle des épisodes de transmissions. Les fortes chaleurs du printemps et de l’été 2022 pourraient avoir favorisées l’activité des vecteurs et l’efficacité de transmission du virus de la dengue. En parallèle des cas autochtones, plus de 200 cas importés ont été répertoriés (272 au 9 décembre 2022), un nombre qui reste stable par rapport à 2021, mais en nette diminution par rapport à 2020 et 2019. Pour comparaison, en 2022, le nombre de cas importés de chikungunya s’élevait à 22, et à 3 pour Zika.

A noter que la France est le seul pays européen à avoir déclaré des cas de dengue autochtone en 2022.

* Cas sans antécédent de voyage dans les deux semaines avant l’apparition des symptômes.

Tanit Halfon

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