![Pas de découplage, mais une interdiction des remises sur les antibiotiques](https://www.lepointveterinaire.fr/images/776/f46bc5a73f3730fbfeddb943bcb09/site_vet3r_actu67879_photo.jpg)
Le découplage est une mesure trop coûteuse, trop risquée et au bénéfice incertain, conclut la mission “mesure 29”. Mieux vaux interdire les remises sur les antibiotiques, voire encadrer les marges des ayants droit.
« Le découplage de la prescription et de la délivrance n’est pas une voie pertinente ». Dans son rapport diffusé par le ministère de l’Agriculture, la mission interministérielle écarte, « dans l’immédiat » cette idée simpliste de la dissociation telle qu’elle existe en médecine humaine. Son impact serait désastreux sur le maillage vétérinaire en zone rurale, voire sur l’économie agricole en cas de crise sanitaire. Son bénéfice n’est pas établi, ni en Europe dans les pays qui l’ont mis en œuvre, ni a fortiori en France. Le risque de compérage entre pharmaciens et vétérinaires serait accru. Cela ne diminuerait pas alors les quantités d’antibiotiques délivrées.
Toutefois, « la question du découplage pourra être réexaminée au bout de cinq ans », si l’objectif de 25 % de réduction de l’usage des antibiotiques inscrite dans le plan ÉcoAntibio 2017 n’est pas atteint, ou si le prescripteur ne réussit pas à s’affranchir de l’influence supposée des laboratoires sur sa prescription.
Pour la mission, d’autres mesures sont plus efficaces et moins risquées que le découplage. Elle recommande d’interdire des remises ou toute autre forme d’incitation commerciale à l’achat des antibiotiques. Elle estime aussi qu’une prohibition étendue aux autres classes serait « non proportionnée » à l’objectif poursuivi par le plan ÉcoAntibio, et devrait s’étendre au pet food, tant la gamme des produits vendus par certains laboratoires est large.
Pour les antibiotiques critiques, le dispositif serait complété par une marge maximale de 10 % entre le prix du laboratoire et ceui de revente par l’ayant droit. Le vétérinaire ne pourrait plus être suspecté d’être intéressé par la vente de ces molécules. Ces antibiotiques critiques pourraient aussi être frappés d’une surtaxe dissuasive, de l’ordre de 30 à 50 % de leur coût.
Pour la plupart, ces mesures devraient être débattues dans le projet de loi d’avenir de l’agriculture dont le dépôt a été reporté au début de l’année 2014.
Éric Vandaële
Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1548 du 12/7/2013 en pages 10 et 11