Depuis l’instauration le 24 janvier 2021 d’un couvre-feu en raison de la pandémie, les Pays-Bas sont en proie à de nombreuses émeutes. Le déploiement de chiens et de chevaux policiers dans le cadre d’émeutes et de manifestations fait débat.
Pour lutter contre ces violences, l’unité mobile anti-émeute (ME) intervient avec des chevaux et des chiens spécialement entrainés*. Cependant, après plusieurs incidents, le Partij voor de Dieren (PvdD, le parti pour les animaux) et diverses organisations de protection animale** considèrent le déploiement de chiens et de chevaux policiers lors d’émeutes et de manifestations dépassé. Ces défenseurs de la cause animale demandent au gouvernement et à la police de ne plus utiliser d’animaux suite aux violences dont les quadrupèdes ont été récemment victimes lors de ces interventions. Les animaux sont devenus la cible des émeutiers et des manifestants. Ce fut le cas à Amsterdam le 17 janvier 2021 et à Eindhoven le 24 janvier 2021 où un cheval, effrayé par un feu d’artifice explosant près de lui a glissé et est tombé au sol. Paniqué, il a ensuite pris la fuite, bousculant dans sa course folle un autre cheval et finissant par heurter dans une artère principale une personne âgée. Cette dernière, blessée, a du subir une intervention chirurgicale. Les images de la détresse de ce cheval ont été largement partagées sur les réseaux sociaux et soulevé une vague d’indignation dans la population néerlandaise. Une semaine plus tôt à Amsterdam, lors d’une manifestation illégale contre les mesures anti-covid sur le célèbre Museumplein, ce sont trois chevaux de la police montée qui ont été maltraités selon les déclarations de la maire d'Amsterdam, Femke Halsema. L'un des animaux a été touché pas moins de quatre fois à la tête. L’élue rapporte aussi des coups donnés à l’aide d’une matraque télescopique avec un embout en plomb.
Selon les organisations de défense des animaux, il existe hélas de nombreuses vidéos, visibles sur internet, de violence contre les animaux lors de conflits sociaux. Un cheval a par exemple été heurté par un tracteur lors des campagnes de manifestations des agriculteurs en 2019. Erwin Vermeulen, le porte-parole des différentes ONGs, constate une évolution alarmante de la violence envers les animaux : « alors que dans le passé les gens semblaient encore capables de montrer du respect pour les chiens et les chevaux policiers, nous voyons lors des récentes émeutes autour des mesures anti-Corona ou de l'interdiction des feux d'artifice que la violence vise aussi directement les animaux… Là où les policiers choisissent cette profession et acceptent de se retrouver dans de telles situations, les chiens et les chevaux n'ont pas le choix. » a t-il déclaré. Selon Vermeulen : « la cavalerie a disparu des armées modernes. Il est temps de remplacer les animaux dans la police par des moyens de transport motorisés et des technologies innovantes ».
Une pétition destinée à la chambre basse du Parlement a été mise en ligne après l’incident d’Eindhoven. Elle demande une police sans chevaux, en expliquant notamment que ces animaux, confrontés à des situations effrayantes, sont victimes d’un stress très important. De plus leurs équipements de protection (sur les yeux, le museau et les pattes) sont insuffisants face à de tels actes de violence. En moins de 48h la pétition a recueilli plus de 12000 signatures.
* La police montée et la brigade cynophile assistent régulièrement la police néerlandaise. La police montée a pour mission principale de veiller au maintien de l’ordre public, elle est aussi présente lors de manifestations et surveille les zones naturelles et de loisir.
** Animal Rights, 1037 Against Animal Cruelty, Verzamelpunt acties tegen dierenleed, Animal Earth, Veggie Squad, Commité Dierennoodhulp, Dierenrechten Allantie, Rechten voor al wat leeft, Dierenvriendelijk Nederland et Bite Back
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