Les autorités sanitaires belges accentuent les mesures de lutte contre la maladie. En cause : le risque que la maladie devienne endémique en région Wallone.
En Belgique, un nouvel arrêté ministériel, daté du 1er octobre, interdit à partir du 4 octobre la circulation en forêts et milieux semi-naturels situés en zone infectée par les promeneurs et cyclistes. Cette décision est motivée par le fait qu’un dispositif de destruction par tir à l’affût est en cours de déploiement pour ces prochains mois (automne et hiver). « Pour des raisons évidentes liées à la sécurité, la mise en place d'un tel dispositif ne peut souffrir d'un risque de dérangement du gibier par des circulations non essentielles en forêt », indique ainsi l’arrêté.
Cette intensification de la lutte découle directement du fait qu’il existe un risque d’endémisation de la maladie sur le territoire. Les dernières analyses sérologiques montrent en effet que certains sangliers sont séropositifs, impliquant la survie de ces animaux par le développement d’anticorps contre le virus de la peste porcine africaine. Dès lors, il existe un risque que ces animaux puissent être « des excréteurs susceptibles de contaminer ultérieurement leurs congénères non immunisés, ou des porcs d'élevage, tant en cas de mort naturelle par l'effet de la nécrophagie que par l'effet d'une baisse d'immunité permettant au virus de reprendre vigueur. » Ils pourraient ainsi contribuer à propager la maladie « de manière bien plus étendue que des sangliers viropositifs qui développent et subissent les effets de la maladie et recherchent de préférence des zones humides en milieu forestier pour mourir. » De plus, cette décision s’appuie sur l’exemple de la République Tchèque, qui a réussi à éradiquer la maladie en interdisant toute activité en forêt dans la zone infectée, sauf celle relevant du plan de lutte contre la maladie. Cette interdiction générale de circulation en forêt peut faire, cependant, l’objet de dérogations.
Outre ces mesures, l’arrêté stipule aussi que la prospection des carcasses va être amplifiée. Comme il l'indique, les données de la littérature montre que « l'association d'une pression de chasse ad hoc à l'enlèvement rapide des carcasses en phase endémique pourraient augmenter la probabilité d'éradication du virus. »
A noter que cet arrêté sert aussi à la lutte contre la pullulation d’un insecte ravageur, le scolyte, des arbres résineux, notamment de l’épicéa.
Pour rappel, la peste porcine africaine a été détectée le 12 septembre pour la première fois en Belgique, sur deux sangliers retrouvés morts dans la commune d’Etalle. Au 7 octobre 2019, 3905 sangliers ont été analysés ou sont en cours d’analyse. Parmi eux, 827 cas sont revenus positifs pour la maladie. Le dernier animal testé positif date du 11 août dernier.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.