Plan ÉcoAntibio : un remède à la crise ? - Le Point Vétérinaire.fr

Plan ÉcoAntibio : un remède à la crise ?

Michaella Igoho-Moradel | 07.12.2017 à 10:08:04 |
Couple devant un rayon de viande dans un supermarché
© Gilaxia – iStock

Le plan ÉcoAntibio 1 est une belle réussite. En cinq ans, l’exposition des animaux aux antibiotiques a reculé de 37 %. Un succès qui tombe à pic, alors que les conditions d’élevage sont une préoccupation croissante pour les consommateurs.

L’heure est au bilan pour le premier plan de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire. Mieux qu’un succès, ÉcoAntibio 1 constitue une véritable performance. En cinq ans, l’exposition des animaux aux antibiotiques a baissé de 37 %, beaucoup plus que l’objectif initial de - 25 %. Des résultats à en faire pâlir la médecine humaine, qui peine à trouver la bonne formule pour réduire sa consommation d’antibiotiques. « Cette formidable avancée est le fruit d’une mobilisation de tous. Elle prouve que, quand les objectifs sont partagés, la dynamique collective permet même de les dépasser », se félicite Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Plus qu’un plan pour préserver les antibiotiques, ÉcoAntibio résonne dans le débat public comme une réponse concrète aux inquiétudes des consommateurs concernant les produits qu’ils consomment. Face aux différents scandales sanitaires (crise de la “vache folle”, lasagnes à la viande de cheval, œufs contaminés au fipronil, etc.), les attentes sociétales sur la qualité des produits et le bien-être animal se veulent plus exigeantes. L’une des conséquences est le recours aux médecines dites naturelles, qui font de plus en plus d’adeptes chez les propriétaires d’animaux tant d’élevage que de compagnie. Entre simplifications, messages scientifiques et idées reçues, la question de l’usage des antibiotiques tend à s’imposer avec vigueur dans les débats actuels. Face aux inquiétudes, les acteurs publics et privés multiplient les actions. Au-delà des objectifs sécuritaires du plan ÉcoAntibio 1, la communication positive autour de ce succès pourrait avoir un impact significatif sur la perception qu’ont les consommateurs de cette problématique. De quoi se demander si le plan ÉcoAntibio (et ceux qui suivront ?), bien qu’encore méconnu du grand public, pourrait, à long terme, contribuer à réconcilier agriculture, santé et société.

Un plan ambitieux
Le plan ÉcoAntibio est d’abord un plan ambitieux. Son objectif global est un usage raisonné et responsable des antibiotiques en médecine vétérinaire. Il prévoyait notamment des campagnes de communication à destination des propriétaires d’animaux domestiques pour les sensibiliser au bon usage des antibiotiques et « limiter la transmission de bactéries entre animal et homme ». La campagne “Les antibiotiques, pour nous non plus, c’est pas automatique !” a bien été relayée auprès du grand public fin 2014. De même que celles menées auprès des éleveurs et des vétérinaires. Outre ces mesures de sensibilisation, le plan ÉcoAntibio contenait également un volet réglementaire qui a significativement modifié la pratique vétérinaire. Parmi les dispositions législatives importantes, l’interdiction des remises lors d’achat d’antibiotiques, l’encadrement de la prescription et de la délivrance de ceux considérés comme critiques, avec notamment la réalisation d’un antibiogramme avant leur prescription à des fins curatives ou métaphylactiques (des dérogations sont prévues).

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 54-59  de La Semaine Vétérinaire n° 1743.

 

Michaella Igoho-Moradel
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