PPA : publication du plan national d’intervention sanitaire d’urgence - Le Point Vétérinaire.fr

PPA : publication du plan national d’intervention sanitaire d’urgence

Tanit Halfon

| 21.08.2024 à 09:36:00 |
© iStock-JMrocek

Le plan détaille différents scénarios possibles pour la France. En cas d’introduction sur le territoire, le temps de la lutte sera long.

Une nouvelle instruction technique de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en date du 8 août 2024, fait le point sur le plan national d’intervention sanitaire d’urgence pour la peste porcine africaine (PISU PPA). Ce document détaille 4 scénarios possibles pour la France, et la stratégie de lutte qui doit y être associée : PPA chez les suidés détenus ; chez les suidés sauvages uniquement ; chez les suidés détenus et sauvages ; dans une zone frontalière. Il revient également sur les différents critères à prendre en compte pour définir la stratégie d’actions à mettre en place.

Pour rappel, selon la loi Santé Animale (LSA) de 2021, la PPA fait partie des maladies de catégorie A dans l'Union européenne, c’est-à-dire à éradication obligatoire. Elle impose la mise en place de mesures de prévention et de lutte en élevage, mais aussi dans la faune sauvage.

Un temps long de lutte

Il apparaît qu’en cas d’introduction de la maladie, les actions à mettre en place sont à inscrire dans une très longue durée :

- en cas d’un foyer chez des suidés détenus, la zone réglementée ne peut être levée que 3 mois après le nettoyage et la désinfection dans l’exploitation touchée. « Ce délai de 3 mois, différent de celui de 30 jours indiqué en annexe XI du règlement 2020/687, est imposé par la Commission européenne pour prendre en compte le délai de recouvrement du statut indemne inscrit dans le code terrestre de l'OMSA et les incertitudes sur la situation dans la faune sauvage », est-il expliqué.

- en cas de détection d’un seul cas dans la faune sauvage, « la zone infectée est maintenue au minimum une année après la découverte de l’infection »

- en cas de détection de plusieurs foyers chez des suidés ou de plusieurs cas dans la faune sauvage, une régionalisation sera mise en place. « Ces zones sont maintenues au minimum une année après la découverte de la dernière infection. »

Au global, l’éradication de la maladie ne sera considérée comme effective « au minimum un an après la découverte du dernier cas en faune sauvage ou la date présumée de mort du dernier sanglier infecté. Il est important de poser d’emblée ce délai car cela permet de mieux communiquer auprès des partenaires sur le travail dans la durée. »

Et si l’éradication ne fonctionne pas ?

Si l’éradication est l’objectif premier, on ne peut pas exclure que la situation n’évolue pas dans le bon sens. Dans cette optique, sera alors envisagée une stratégie d’endiguement, qui « vise à freiner l’expansion et donc à contenir l’infection dans un territoire donné ». Dans cette approche, le document explique que « l’extinction naturelle de l’infection après une phase épizootique n’a jamais été observée dans le cas de la PPA. Il est donc difficile de savoir combien de temps ces mesures doivent être maintenues mais une perspective d’une dizaine d’années est possible au regard de l’expérience de pays infectés ou l’ayant été. »

A noter que l’approche par endiguement avait été utilisée contre la peste porcine classique avec succès, avant qu’un vaccin soit produit.

Enfin, il y a une dernière approche, qui est défensive, correspondant au cas où un pays frontalier est touché. Cette approche avait été mise en place avec la Belgique avec succès.

Cette publication intervient alors que la maladie est aux portes de la France, avec des cas en Allemagne (dont récemment des cas en Allemagne de l'ouest) et des cas en Italie du nord. Pour ce dernier pays, une équipe européenne d’urgence vétérinaire de la Commission européenne, EUVET, avait été dans le nord de l’Italie début juillet. Selon leur rapport, la stratégie de lutte doit être améliorée. 

Tanit Halfon

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.