Elaboré par les écoles nationales vétérinaires, ce module est accessible gratuitement sur inscription. L’objectif est de sensibiliser le plus grand nombre de praticiens à la maladie.
Avec la découverte de la peste porcine africaine (PPA) dans les Caraïbes (République dominicaine, et Haïti) l’été dernier, et tout récemment en Italie du nord, la menace est particulièrement prégnante pour la France. C’est dans ce contexte que les écoles nationales vétérinaires ont annoncé la mise en ligne d’un module de formation sur la maladie. Ce module est totalement gratuit, sur inscription. Il a été mis en ligne plus vite que prévu, face aux détections de cas en Italie.
Il s’inscrit dans un projet plus global, FormDS, qui correspond à un collectif d’enseignants-chercheurs des ENV spécialisés dans les maladies animales réglementées. Son objectif est d’élaborer des ressources pédagogiques libres d’accès. Outre la PPA, d’autres maladies sont prévues : la rage, la brucellose, la tuberculose, l’influenza aviaire et la fièvre aphteuse.
Un virus très résistantCe module de formation passe en revue les points clés à connaître pour la maladie. Parmi eux, rappelons qu’il s’agit d’une maladie à éradication obligatoire. De plus, le virus est très résistant dans l’environnement et aussi dans les denrées alimentaires d’origine porcine (y compris les produits de salaison) : les cadavres de suidés et les denrées alimentaires peuvent être contaminants pendant plusieurs semaines à plusieurs mois. Pour la clinique, il s’agit surtout de formes aigües à suraigües avec des animaux qui présentent une hyperthermie, un abattement, une dysorexie avec le plus souvent un syndrome hémorragique caractérisé par des hématomes sur les oreilles et les parties déclives (auge, abdomen, extrémités de membres et de la queue), du purpura (pétéchies, ecchymoses ou vibices), voire des signes hémorragiques digestifs (méléna, diarrhées hémorragiques, hématémèse). Les animaux infectés meurent 7 à 10 jours après le début de l’apparition de la clinique.
Pour rappel, la PPA a été introduite en Géorgie en 2007, après avoir été totalement éradiquée d’Europe dans les années 1990 sauf en Sardaigne où elle est enzootique. Depuis 2007, le virus s’est fortement propagé en Europe, mais aussi en Asie dont la Chine. En septembre 2020, elle a été détectée chez des sangliers en Allemagne de l’ouest. En juillet 2021, elle a été détectée en République dominicaine. En janvier 2022, elle a été détectée en Italie du nord dans le Piémont à moins de 100km avec la France, puis en Ligurie dans une zone à forte densité de sangliers. Selon les experts de la plateforme ESA, les connaissances sur la vitesse de propagation de la maladie, suggèrent que les cas italiens ont été détectés de manière tardive.