Dans une récente étude, les scientifiques de l’Anses ont montré que les caractéristiques topographiques d’un territoire, influencent la diffusion virale. La pratique de la chasse de loisir est à contrôler, en cas de détection de cas sauvages.
A ce jour, la France reste toujours indemne de peste porcine africaine (PPA). Ce n’est plus le cas pour plusieurs pays d’Europe, dont un pays voisin, l’Italie, qui a confirmé ses premiers cas sauvages en 2022 dans le Piémont, au nord de l’Italie, à moins de 100 km de la frontière française. Dans ce contexte, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penchée sur les modalités de diffusion de la maladie au sein du compartiment sauvage, afin d’orienter au mieux les mesures de lutte si la maladie arrivait sur le territoire français.
Fragmentation des paysages, un facteur écologique qui pèseSur la base d’un travail de modélisation, il est apparu que des paysages fragmentés permettraient de ralentir la diffusion de la maladie, puisqu’ils limitent la circulation des populations de sangliers. Selon les simulations, dans une zone très fragmentée (routes, villes) comme la zone franco-belge, la maladie persisterait en moyenne 2,6 ans, dont 1,6 ans dans une zone de montagne avec des espaces plus ouverts comme dans les Pyrénées-Atlantiques.
Les modalisations ont montré aussi l’impact de la chasse de loisir aux sangliers : en cas de détection, il faut arrêter cette pratique, au risque de disperser les populations d’animaux et donc la maladie, d’allonger la durée des épizooties, et d’augmenter le risque de contamination des animaux du compartiment domestique.
Détecter précocementAu final, ces premiers résultats montrent l’intérêt de fragmenter artificiellement les paysages, en cas de détection de cas sauvages, pour lutter contre la diffusion de la maladie. Cette mesure est à associer à d’autres mesures, comme le ramassage des carcasses. De plus, il faut détecter précocement la maladie : la mise en place des mesures de contrôle devrait se faire « dans les premiers stades, avant le pic épidémique », ont souligné les auteurs de l’étude. C’est seulement une fois les zones réglementées bien délimitées, et qu’est constatée une baisse des contaminations, qu’une chasse professionnelle des sangliers dans la zone infectée devient pertinente. La fragmentation artificielle des paysages, et les mesures associées, ont fait leur preuve : elles ont été menées en Belgique et en République Tchèque, rappellent les auteurs de l’étude, les deux seuls pays à avoir éradiqué la maladie. A noter que la République Tchèque a déclaré un nouveau cas dans la faune sauvage fin novembre 2022, le précédent datant de 2018.