Un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire conseille d’accroître la pression de surveillance, notamment en testant tous les sangliers tirés, et non plus un échantillon.
Dans un avis publié fin juillet 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande aux autorités sanitaires de renforcer la surveillance de la faune sauvage au sein de la zone blanche. Il est recommandé « d’améliorer en zone blanche la pression de surveillance en regard des patchs forestiers de la zone belge », « d’augmenter les moyens alloués à la recherche active de cadavres », de tester tous les sangliers tirés « pour augmenter le niveau de certitude » et de compléter l’analyse PCR par une analyse sérologique, pour exclure tout cas d'animaux asymptomatiques. Jusqu’à présent, seuls 20% des sangliers tirés ou piégés sont testés.
Ces recommandations découlent de l’incertitude quant à la situation épidémiologique réelle au sein de la zone blanche, « compte tenu du peu de cadavres retrouvés, faiblement compensés par l’analyse de seulement 20% des animaux tirés ou piégés ». Les experts indiquent que la recherche active de sangliers n’a mis en évidence qu’un nombre limité de cadavres de sangliers, au contraire de la situation en Belgique. Si ce constat peut être lié à l’absence d’épizootie ou à une population réduite de sangliers du fait des actions de dépeuplement, ils n'excluent pas un défaut de surveillance.
Outre la surveillance, l’avis souligne aussi que les efforts de dépeuplement doivent être poursuivis particulièrement dans le sud de la zone blanche, même s’ils conviennent d’une probable diminution de la population de sangliers.
Pour rappel, l’arrivée de la maladie en Belgique avait conduit les autorités sanitaires françaises à mettre en place un plan de lutte, qui a évolué dans le temps en fonction de la situation épidémiologique en Belgique. Ainsi, après confirmation en janvier dernier de deux cas de peste porcine africaine sur des sangliers en dehors de la zone tampon belge, à seulement 1 kilomètre de la frontière française, une zone blanche à très haut risque, située le long de la frontière belge dans les départements des Ardennes et de la Meuse, avait été définie. L’idée : la délimiter par un clôture à environ 6 kilomètres de la frontière et y abattre tous les sangliers. Il avait été décidé par la suite de la prolonger dans le département de Meurthe-et-Moselle, pour arriver à une clôture, longue de 111,5 kilomètres. Terminée début avril 2019, la clôture sera encore étendue d’ici octobre d’une vingtaine de kilomètres dans le département des Ardennes, en lien avec l’avancée du virus au nord de la zone réglementée belge.
La peste porcine africaine a été détectée le 12 septembre pour la première fois en Belgique, sur deux sangliers retrouvés morts dans la commune d’Etalle. Au 02 septembre, 827 cas de peste porcine africaine ont été confirmés sur le territoire belge (3765 sangliers analysés ou en cours d’analyse). En France, au 29 août, toutes les analyses étaient négatives pour la maladie.
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